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Les Français ont encore envie de se faire peur

Marine Le Pen a le vent en poupe. Selon un sondage Harris Interactive pour Le Parisien Aujourd'hui en France à paraître dimanche 6 mars, la présidente du Front National, Marine Le Pen, arriverait en tête du premier tour de l'élection présidentielle de 2012, devant Nicolas Sarkozy et la socialiste Martine Aubry.

Selon ce sondage, la présidente du Front national recueillerait 23% des voix, contre 21% pour le président sortant, à égalité avec la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry.

Marine Le Pen a aussitôt réagi aux résultats de cette enquête. "Ce sondage me laisse penser que Nicolas Sarkozy perdra cette élection présidentielle", a-t-elle déclaré, "d'ores et déjà il est presque éliminé de ce second tour".

"Je pense qu'on assiste là, enfin je l'espère, aux prémices d'un réveil du peuple français. C'est très à la mode le réveil des peuples en ce moment. Il n'y a pas de raison que le peuple français ne se réveille pas", a-t-elle ajouté.

De son côté, Martine Aubry, première secrétaire du Parti Socialiste (PS), attribue cette remontée de Marine Le Pen à la politique de Nicolas Sarkozy.

"Il ne veut pas changer de politique donc il fait peur. Il avait commencé avec l'identité nationale et les Roms maintenant ce sont les immigrés", a-t-elle déclaré sur les chaînes de la radio Europe1.

"Les gens regardent les résultats, il y a un chômage record, il y a des inégalités de toutes sortes, il y a des difficultés sociales, on ferme des écoles, pourquoi voulez-vous que les gens aient confiance?", a commenté pour sa part, Laurent Fabius, ancien premier ministre socialiste.

Dans le camp de la majorité, Dominique Paillé, ex-porte-parole de l'UMP (Union pour un mouvement populaire), voit dans cette montée du Front National une manifestation du "doute à l'égard ou à l'encontre des partis de gouvernement".

M. Paillé admet que "le risque d'être absent du second tour est réel". "Cela doit nous faire penser toujours plus au fait que nous devons dans notre camp n'avoir qu'un candidat pour porter nos couleurs", estime-t-il.

Jean-Marie Le Pen, père de Marine Le Pen, s'était qualifié de la sorte en avril 2002, aux dépens du socialiste Lionel Jospin.

La brusque remontée dans les sondages de Marine Le Pen est à l’évidence favorisée par les propos de Nicolas Sarkozy sur les risques d’immigration massives suite aux troubles dans les pays arabes, et par la focalisation de l’attention de la majorité sur la place de l’Islam en France, un débat très controversé.

Une chose est sûre: le spectre du 21 avril 2002 est de retour. Les Français jouent avec le feu, ils ont encore envie de se faire peur.