jerusalem.jpg

La France tente de relancer le processus de paix en panne au Proche-Orient

Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, s’est décidément emparé du dossier Proche-Orient, donnant le sentiment que la France veut réellement faire avancer les choses dans les discussions entre Palestiniens et Israéliens. Mais encore faut-il que le gouvernement de Netanyahu ne dresse pas de nouveaux obstacles.

Les pourparlers de paix avaient été en effet suspendus l'an dernier, suite à la reprise de la construction israélienne de colonies juives en Cisjordanie. Aujourd’hui, c’est encore une fois l’usage disproportionné de la force qui peut tout faire capoter.

Plus d’une vingtaine de manifestants palestiniens et syriens ont été tués dimanche 5 juin lors de rassemblements sur le plateau du Golan pour célébrer l’anniversaire de la défaite arabe en 67. Les soldats israéliens ont tiré sans hésiter sur des jeunes civils désarmés.

"La France est profondément préoccupée par les nouveaux incidents survenus le 5 juin dans le Golan, qui ont fait plusieurs morts et de très nombreux blessés (...) la France déplore vivement les violations de la zone de séparation entre Israël et la Syrie et l'usage disproportionné de la force pour y répondre", a commenté lundi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Bernard Valero, lors d’un point presse.

"Ces incidents témoignent de l'urgence d'avancer vers une paix juste et durable au Proche-Orient", a souligné M. Valero, ajoutant que la France prend des initiatives sur la base «des éléments fondamentaux contenus dans le discours du président Obama».

Le président américain a fait récemment un discours plaidant pour un Etat palestinien dans les frontières de 1967. Perspective aussitôt fermement rejetée par Netanyahu, qui ne semble pas disposé à changer d’avis et qui verrait plutôt une démarcation en pointillé et un Etat voisin en portion réduite.

Du côté palestinien, les choses avancent néanmoins. Le président palestinien Mahmoud Abbas vient de dépêcher deux émissaires à Washington et leur visite coïncide avec l'arrivée du ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.

Saëb Erekat, principal négociateur palestinien, et Nabil Abu Rudeina, porte-parole de la présidence palestinienne, «vont mettre l'accent sur la volonté palestinienne de traiter positivement l'initiative française», a précisé un responsable palestinien, cité par l’agence Xinzhu.

Le plan français, accepté par M. Abbas, «est conforme aux aspirations des Palestiniens car il adopte la frontière de 1967», a indiqué cette même source.

Aux yeux des palestiniens, l’initiative française présente également la particularité de poser la question de la sécurité pour les deux Etats et non pas seulement pour Israël, comme c’est habituellement le cas.

En outre, l'initiative prévoit un délai d'un an afin qu’Israéliens et Palestiniens s'entendent sur le statut de Jérusalem et résolvent le problème des réfugiés palestiniens.

Reste sans doute le plus dure : convaincre les Israéliens d’aller à la table des négociations et surtout de faire preuve de bonne volonté d’aboutir à la paix en desserrant l’étau sur Gaza, prison à ciel ouvert, et en donnant un véritable coup d’arrêt à la colonisation en Cisjordanie.