Algérie : la flambée des prix plombe le secteur du bâtiment
Par belkacemgPublié le
Depuis quelques mois, le BTP algérien est en crise. En cause, la flambée des prix du fer à béton, produit cardinal dans la structure des bâtiments. C’est ce que titre le Courrier International qui reprend une enquête menée par le média algérien Twala.
Le bâtiment en Algérie risque de vivre une crise aiguë à cause de l’augmentation des prix du fer à béton. Cet état de fait semble être confirmé par le témoignage d’un ingénieur travaillant pour la société algérienne de BTP Sarl Promotion Mestoui :
« Implanté dans la commune d’Oued Tlelat ([dans la wilaya d’] Oran), le chantier a démarré, il y a plus de trois mois, avec une seule équipe de quinze ouvriers. En temps normal, deux à trois équipes se relaient sur le chantier", explique l’ingénieur au média.
De nombreux chantiers suspendus
Avec un prix de cession, hors coût du foncier, évalué autour de 47 000 dinars le mètre carré (environ 300 euros), aucun promoteur n’est en mesure de supporter les surcoûts induits par la hausse des prix du rond à béton. Une hausse des prix de l’immobilier pourrait d’ailleurs survenir à compter de 2022.
L’augmentation brutale des prix du rond à béton, ces derniers mois, a engendré un ralentissement des ventes de ce matériau en Algérie. À Oran (ville côtière), et dans toute la région ouest du pays, de nombreux chantiers ont été mis à l’arrêt. Plusieurs emplois ont été supprimés dans les circuits de distribution de gros et de détail.
C'est durant le second semestre 2020 que tout cela a commencé, au lendemain de l’annonce par le gouvernement des mesures pour booster la diversification économique du pays et limiter la dépendance aux exportations des hydrocarbures. Les objectifs annoncés étaient d'arriver à un taux d'exportation de 5 milliards de dollars à la fin de l’année 2021, le fer et l’acier étant particulièrement concernés par cette annonce. Néanmoins, cette mesure est arrivée au mauvais moment, car dès novembre 2020, les prix de l’acier à l’international ont amorcé une tendance à la hausse, passant de 300 dollars à 650 dollars en quelque mois. Du coup, le marché algérien des billettes (barres d’acier) importées se resserre. Les sidérurgistes spécialistes dans la fabrication du rond à béton ont été obligés de répercuter cette hausse sur le prix du produit final, faisant ainsi exploser les prix au niveau local.
Les conséquences de la crise sanitaire encore perceptibles
Des milliers d’entreprises ont cessé leurs activités et des dizaines de milliers d’emplois ont été perdus. C’est ce dont a fait état l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) dans un communiqué sanctionnant une Assemblée générale. Le secteur a connu plus d’une année d’arrêt de toute activité, en raison des mesures prises par les autorités pour lutter contre la propagation de la pandémie de Covid-19. La situation qui prévaut, aujourd’hui, inquiète de plus en plus les opérateurs économiques, qu’ils soient publics ou privés. Depuis le début de la crise sanitaire 780 entreprises adhérentes à l’AGEA ont cessé leurs activités.