France : Sarkozy à nouveau devant les juges pour des soupçons de financement libyens de sa campagne présidentielle en 2007

France : Sarkozy à nouveau devant les juges pour des soupçons de financements libyens de sa campagne présidentielle en 2007

Le procès s’ouvre ce lundi 6 janvier au tribunal correctionnel de Paris. Treize prévenus, dont l'ancien président de la République et trois de ses anciens ministres, Claude Guéant, Brice Hortefeux, et Éric Woerth, sont appelés à comparaître pour répondre à des accusations graves telles que corruption active et passive, financement illégal de campagne électorale, et association de malfaiteurs.

Nicolas Sarkozy, qui clame son innocence, est notamment accusé d'avoir scellé un "pacte de corruption" avec le défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi. Ce dernier aurait promis 50 millions d'euros pour financer la campagne de Sarkozy, en échange de contreparties diplomatiques, économiques et judiciaires. L'affaire, d'une complexité remarquable, s'appuie sur des documents, des témoignages et des connexions internationales, entre la France et la Libye.

Pendant trois mois, jusqu'au 10 avril, le tribunal examinera les faits et tentera de démêler le réseau de transactions financières suspectes, influencé par divers acteurs politiques et intermédiaires. Parmi eux, Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri, présentés comme les principaux facilitateurs des flux d'argent. Le premier affirme avoir remis des fonds à Sarkozy et Guéant, puis s'est rétracté avant de revenir sur sa déclaration. Alexandre Djouhri, accusé de blanchiment et de transfert de fonds publics libyens détournés, sera également sur le banc des prévenus.

Jusqu'à dix ans de prison et une lourde amende

Empêtré dans cette affaire tentaculaire avec des ramifications internationales, le tribunal devra s'appuyer sur un éventail d'indices, y compris les transactions financières entre la Libye et certains membres de l'entourage de Sarkozy. Les juges examineront également des interactions suspicieuses avec des dignitaires libyens, aujourd'hui disparus, et l'exfiltration précipitée de certains témoins clés vers la France lors de la chute du régime Kadhafi.

Outre leur potentiel rôle dans le financement illégal, certains prévenus doivent aussi répondre à des accusations de blanchiment d'argent et de dissimulation de preuves, ce qui pourrait aggraver leurs peines. En cas de condamnation, Nicolas Sarkozy encourt jusqu'à dix ans de prison et une lourde amende.

Ce procès, qui s'annonce historique, pourrait révéler un vaste scandale d'État, secouant la sphère politique française et apportant des réponses à une question centrale : un pacte secret avec le régime de Kadhafi a-t-il vraiment financé la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy ?