Le MNLA a proclammé l’indépendance du territoire de l’Azawad sur son site internet.

Mali : Le Mouvement national de libération de l'Azawad proclame l’indépendance du nord

Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) a proclamé vendredi 6 avril sur son site internet l’indépendance du territoire de l’Azawad, situé au nord du pays.

La déclaration se fonde sur « les principes du droit international et les principaux instruments juridiques internationaux régissant le droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes ». Elle rappelle « qu’en 1960, à l’occasion de l’octroi de l’Indépendance aux peuples Ouest-Africains, la France a rattaché sans son consentement l’AZAWAD à l’Etat malien qu’elle vient de créer », ainsi que « les massacres, les exactions et humiliations, spoliations et génocides de 1963, 1990, 2006, 2010 et 2012, qui ont visé exclusivement le peuple de l’AZAWAD jusqu’au 1er avril 2012 »

Le MNLA assure reconnaître les frontières en vigueur avec les états limitrophes et leur inviolabilité, il affirme son adhésion totale à la charte des Nations Unies et son engagement à « créer les conditions de paix durable, à initier les fondements institutionnels de l’Etat basés sur une Constitution démocratique de l'Azawad indépendant ».

Des organisations mafieuses et un climat de chaos

Le Mouvement condamne par ailleurs « l’enlèvement de diplomates algériens à Gao et tous les actes de vandalisme et d’agressions contre les populations civiles dans les villes libérées » et se « désolidarise de toutes les organisations mafieuses s’étant introduite ces jours-ci dans l’Azawad, contribuant à instaurer un climat de chaos et de désordre, après la libération du territoire ».

L'Azawad est une région considérée comme le berceau naturel des Touaregs. Le coup d'Etat débarquant le président Amadou Toumani Touré, il y a deux semaines, a provoqué des troubles au Mali. Des rebelles touareg et groupes islamistes ont pris en fin de semaine le contrôle des villes de Gao et de Tombouctou face à une armée malienne en déroute.

Les islamistes d'Ansar Dine, dirigés par le chef touareg Iyad Ag Ghaly, et des éléments d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) ont, depuis lors, pris le dessus sur le MNLA, qui a annoncé unilatéralement jeudi soir la fin de ses "opérations militaires".

La junte militaire qui a renversé le président Amadou Toumani Touré a appelé les populations du nord du pays à "résister" aux "groupes rebelles et autres assaillants extrémistes" qui contrôlent désormais leurs régions, parlant de séquestration de ces populations.

L’ONG Amnesty international affirme pour sa part que la région est "au bord d'un désastre humanitaire majeur", rapportant notamment des cas de jeunes filles enlevées.