La compagnie aérienne Air Gabon International est déjà détenue à 51% par la Royal Air Maroc. (D R)

Le Maroc et le Gabon signent plusieurs accords de coopération

Le Maroc et le Gabon ont  signé, jeudi à Rabat, plusieurs accords sur de nombreux domaines de coopération, à l'occasion de la tenue, du 3 au 5 septembre, des travaux de la 6e session de la Grande Commission mixte de coopération maroco-gabonaise.

Ces accords concernent la création d'un comité stratégique de pilotage présidé par les deux ministres des Affaires étrangères et composé de ministres des secteurs clés de la coopération entre les deux pays, ainsi que l'institutionnalisation de comités ministériels bilatéraux. Ils concernent aussi la suppression des visas pour les ressortissants des deux pays.

La tenue de cette session, "qui se situe dans le prolongement de la visite officielle du roi Mohammed VI au Gabon en mars 2013 et des visites effectuées au Maroc par le président Ali Bongo Ondimba depuis son accession à la magistrature suprême en mars 2010, consacre le caractère privilégié des relations entre le Royaume du Maroc et la République Gabonaise et atteste de la volonté politique des plus hautes autorités des deux pays de donner aux relations de coopération maroco-gabonaises un nouvel élan qualitatif pour en faire un véritable partenariat stratégique", a indiqué le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération.

 

Le Gabon, marché restreint mais stratégique

Les relations commerciales entre le Maroc et le Gabon sont régies par l'accord commercial signé à Rabat le 6 novembre 1974. Il s'agit d'un accord de type classique ne prévoyant aucune préférence tarifaire aux produits échangés sur le plan bilatéral. 

Toutefois, les échanges commerciaux stagnent et restent peu diversifiés (bois et dérivés, conserves de poissons et demi-produits). Le volume global des échanges a enregistré une évolution annuelle d'à peine 2,16 % sur les six dernières années.

Le Maroc exporte, en moyenne, pour seulement 155 millions de dirhams (environ 14 millions d’euros) vers le Gabon. Les récentes estimations font état d'un volume global autour de 45 millions d’euros. 

Bien qu'il soit un marché restreint de 1,35 million de consommateurs, le Gabon demeure toutefois un point d'entrée stratégique pour pénétrer la vaste région de l'Afrique centrale, forte de 150 millions d'habitants.

Ce pays équatorial est le onzième client du Maroc en Afrique subsaharienne et son troisième client parmi les Etats de la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC). Le Gabon est dans le peloton de tête des fournisseurs du Royaume sur le continent africain et son deuxième fournisseur dans la zone CEMAC, selon des statistiques officielles.

 

Les entreprises marocaines bien installées

C'est un marché à fort potentiel pour les entreprises marocaines dont plusieurs sont déjà présentes dans des secteurs aussi variés que les services, la logistique, les mines et l'industrie

Il y a lieu notamment de citer Maroc Telecom (Gabon Telecom et sa filiale Mobile Libertis), Attijari Wafabank (Union Gabonaise de Banque), Managem, Cema-Bois de l'Atlas (Cema Gabon) et le groupe immobilier marocain Addoha.

Dans le domaine du transport aérien, Royal Air Maroc (RAM) et l'Etat gabonais ont procédé à la création d'une nouvelle entité, Air Gabon International, détenue à hauteur de 51% par RAM et 49% par l'Etat gabonais.

En outre, la coopération bilatérale connaît une forte dynamique dans le domaine de l'éducation-formation d'autant que le Maroc demeure le premier partenaire du Gabon en matière d'attribution de bourses d'étude

Depuis l'année 2011, le Royaume a augmenté le quota réservé à la partie gabonaise pour s'établir désormais à 60 au lieu de 40 précédemment.

Sans compter les étudiants inscrits hors quota à travers l'Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI). L'action de l'AMCI ne se limite pas aux étudiants, mais s'étend également à la formation des cadres gabonais, dont une centaine a pu bénéficier d'une prise en charge de l'agence pour effectuer des stages au Maroc dans les filières de la pêche, de la santé, des infrastructures routières, de l'eau potable et de la douane.