Maroc: les journalistes dénoncent la chasse aux sorcières à l'appel d'un imam
Par yazPublié le
Les journalistes marocains dénoncent l'appel à la violence lancé il y a une semaine par un imam contre un journaliste du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.
Une centaine d'entre eux a observé un sit-in jeudi à Casablanca devant le siège du journal, rapporte l'AFP.
Selon cette même source, lors d'un prêche vendredi dernier à Oujda, l'imam Abdellah Nhari, connu pour ses propos radicaux, a déclaré que le journaliste Elmokhtar Laghzioui, rédacteur en chef de ce quotidien "est un dayyoute ("cocu", ndlr) et en islam, le dayoute doit être tué".
Le journaliste avait déclaré à une chaîne satellitaire qu'il était "favorable aux libertés individuelles, notamment sexuelle, y compris lorsqu'il s'agit "de sa mère ou de sa soeur".
Indignation dans le milieu de la presse...
"Nous refusons les appels au meurtre au nom de la religion", "non au terrorisme au nom de la religion", "oui, à la liberté de la presse et à la liberté d'expression", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par la foule de journalistes rassemblée devant les bureaux du journal en solidarité avec sa direction, décrit l'AFP.
L'appel à la violence de l'imam a suscité l'indignation dans le milieu de la presse et sur les réseaux sociaux. Le Parquet d'Oujda, dans le nord-est du Maroc, a ordonné l'ouverture d'une enquête.
"A la suite de ce qui a été relayé par certains médias concernant les déclarations du dénommé Abdellah Nhari (ndlr, un imam qui prêche à Oujda), et l'incitation à la violence que ses propos peuvent engendrer via les prêches, le Parquet ordonne l'ouverture d'une enquête", a indiqué un communiqué de la cour d'Appel d'Oujda dont l'AFP a obtenu un exemplaire.