Routes bloquées, grèves et tentatives d’immolation… multiplication des actes de colère et de désespoir en Algérie
Par yazPublié le
A quelques jours de marche du 12 février pour le changement et la démocratie, la contestation monte en puissance en Algérie dans de nombreuses régions. Partout, la jeunesse est au premier plan pour dire sa détresse face au chômage et dénoncer les promesses non tenues.
Malgré les dernières mesures annoncées par le chef de l’Etat, les signes du malaise social se multiplient. Tentatives d’immolation, grèves, sit-in, routes bloquées font l’actualité social en Algérie. Plusieurs manifestations ont eu lieu durant la seule journée du lundi 7 février.
A Boumedes, des centaines de jeunes chômeurs ont bloqué pendant plusieurs heures l’entrée est de la ville de Bordj-Menaiel. Les manifestants, issus de diverses localités de la région, réclamaient des emplois et la tenue des promesses faites dans le cadre du dispositif de formation et d’insertion (CFI).
A Bouira, de nombreux habitants, parmi eux des jeunes chômeurs, ont manifesté devant le siège de l'Assemblée Populaire Communale (APC) de Sour El Khemis, située à 45 km à l’ouest de la wilaya pour réclamer des emplois.
A Skikda, dans l’est du pays, de violents affrontements ont eu lieu entre jeunes manifestants et gendarmes à 30 km au sud de la wilaya. Le premier bilan de ces accrochages fait état de 13 gendarmes et de 3 citoyens blessés et de plusieurs manifestants interpellés.
A Tizi Ouzou, les internes en médecine ont observé un sit-in à l’intérieur du CHU Nedir Mohamed pour revendiquer l’amélioration des conditions de travail.
Par ailleurs, la liste des tentatives d’immolation ne cesse de s’allonger. Un nouveau cas a été enregistré, lundi 7 février, à Mascara. Il s’agit d’un jeune dans un état dépressif, à peine la trentaine, qui a tenté de s’immoler par le feu devant son domicile. Dimanche, plus de quatre tentatives ont été signalées un peu partout, notamment à Alger et Annaba portant le nombre total à plus de 20 tentatives en moins d’un mois.
Les jeunes tentent aussi toujours de fuir ce pays qui les laisse sur le carreau. Un groupe de 30 émigrants clandestins a été intercepté dans la matinée du lundi au large de la ville de Mostaganem, alors qu'ils tentait de rejoindre les cotes espagnoles à bord de deux embarcations.
Le pouvoir algérien qui ne semble pas prendre pour l'instant la juste mesure de ce bouillonnement social, se contente de mettre au point le dispositif de répression pour empêcher la marche du 12 février.