Espagne: des médecins "objecteurs de conscience" continueront à soigner les sans-papiers

Près d'un millier de médecins espagnols décident de continuer à soigner les sans-papiers et signent un manifeste dans ce sens, en dépit du décret qui limitera en Espagne à quelques cas l'assistance universelle aux sans-papiers à partir du 1er septembre.

En ratifiant le texte, les médecins entrent dans un réseau d'"objecteurs de conscience" lancé en juillet par la Société espagnole de médecine de famille et communautaire (semFYC), qui compte 19.500 médecins membres.

Les médecins s'opposent ainsi à une mesure controversée du gouvernement conservateur qui limite les soins gratuits aux sans-papiers dans les seuls cas d'urgence, de maladie ou accident, de suivi de grossesse, accouchement et post-partum et d'assistance aux mineurs.

A partir du 1er septembre, les immigrés en situation irrégulière n'auront plus accès au système gratuit de santé publique.

"Commettre un abandon..."

"Ma loyauté envers les patients ne me permet pas de manquer à mon devoir éthique et professionnel et de commettre un abandon", explique le texte que 870 médecins avaient déjà signé sur internet mardi, rapporte la presse.

Cette décision, ajoutée à une mesure visant à limiter "le tourisme sanitaire" des Européens non-résidents disposant d'une assurance privée ou couverts dans leurs pays d'origine, permettra d'économiser "environ un milliard d'euros par an", ajoutait-il.

Le ministère de la Santé a indiqué mardi qu'il travaillait à la création de "conventions" payantes qui permettront notamment aux citoyens non-européens "d'être reçus dans le système public", sans donner le détail des montants envisagés.