Maroc: le low cost aérien a du plomb dans l'aile
Par yazPublié le
Les compagnies low cost qui opèrent à destination et en provenance du Maroc sont bien mal en point.
Jet4You a levé le camp, Ryanair a suspendu ses vols, Easyjet a supprimé certaines dessertes, Air Arabia est confrontée à des difficultés financiers.
Les deux compagnies leaders du transport aérien, l’irlandaise Ryanair et la britannique Easyjet représentent à elles seules près de 55% de l’offre globale au Maroc.
Alors que fin juin, Ryanair annonçait une suppression de 34 vols hebdomadaires, Easy Jet lui emboitait le pas deux semaines après en annonçant à son tour la suspension de plusieurs vols à destination et en provenance du Maroc rapporte la presse locale.
La hausse présumée des taxes aéroportuaires décidée
unilatéralement par l’Office National Des Aéroports (ONDA), serait la principale raison avancée.
« Il n’y a eût aucune hausse des taxes appliquées. Au contraire les mesures incitatives qui devaient prendre fin cette année ont été reconduites jusqu’à fin 2013 dans tous les aéroports », ont rétorqué les autorités aéroportuaires, citée par l'hebdomadaire L’Économiste.
Prises à leur propre jeu...
La Royal AirMaroc (RAM) met en cause pour sa part la stratégie de « prédation commerciale » que ces compagnies pratiquent depuis leur arrivée dans le Royaume selon l'Economiste.
« Vous ne pouvez pas continuer indéfiniment à vendre à un prix inférieur à votre prix de revient » relève Abderrafiaa Zouiten, directeur général exécutif de RAM.
Pour le DG de la compagnie nationale, ces entreprises se sont faites prendre à leur propre jeu en tentant de tirer les prix vers le bas.
Les passagers marocains ayant une préférence de cœur pour leur compagnie nationale, il est devenu de plus en plus difficile pour les low-cost de remplir leurs avions.
A cette concurrence s’est ajouté le durcissement de la crise économique internationale entraînant une baisse de la demande touristique mondiale et la hausse des prix du baril de pétrole.
Le recul du low cost réduit l'offre sur le Maroc d'environ 20% avec l'impact que cela suppose sur les flux touristiques.
Cette situation n'en fait pas moins l'affaire de la compagnie marocaine qui affiche des perspectives de croissance plutôt optimistes pour l’année 2012, et qui étudie à présent les opportunités d'ouverture et d'exploitation de lignes low cost.