France : l’indulgence de François Bayrou à l’égard du parcours de Jean-Marie Le Pen provoque l’indignation
Par red avec agencesPublié le
Il s’en est allé en secouant une dernière fois la classe politique de son pays… le décès de Jean-Marie Le Pen, mardi 7 janvier à l’âge de 96 ans, a provoqué une série de réactions entre hommages indulgents et rappels fermes de son profil d’individu raciste au triste passé de collaborateur et de tortionnaire en Algérie. Le premier ministre s’est distingué, quant à lui, par un commentaire qui a suscité l’indignation.
François Bayrou a qualifié le fondateur du Front national de « figure de la vie politique française ». Il a également qualifié de « polémiques » les scandales auxquels Jean-Marie Le Pen était associé, ce qui a été perçu comme une minimisation du parcours, pour le moins infâme, du leader politique.
Ian Brossat, porte-parole du Parti communiste français, a qualifié la réaction de Bayrou de « pathétique », allant même jusqu'à ironiser sur la possibilité d'un hommage à Hitler.
Indignation, pas seulement à gauche
Manon Aubry, à la tête des eurodéputés de La France insoumise, a réagi fermement sur les réseaux sociaux. Elle a rappelé les positions ouvertement racistes et antisémites de Jean-Marie Le Pen, soulignant qu'il ne s'agissait pas de simples polémiques, mais de graves dérapages idéologiques. Dans la même veine, le député Paul Vannier a insisté sur le fait que le racisme et l'antisémitisme ne sont pas de simples sujets de débat, mais bien des délits.
Pierre Jouvet, secrétaire général du Parti socialiste, a également exprimé son désaccord avec Bayrou, qualifiant Jean-Marie Le Pen non pas de simple figure politique, mais de raciste et antisémite notoire, dont les propos et les idées méritent condamnation plutôt qu'éloge.
Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche, a ajouté qu'il n'était pas évident que le décès de Le Pen nécessitât une telle déclaration publique, remettant en question l'opportunité d'un message officiel de la part du Premier ministre.
Mais les critiques ne se sont pas limitées à la gauche. Du côté des Républicains, Julien Dive a déploré une réécriture de l’histoire où des actes légitimement condamnables sont réduits à de simples polémiques.
De son côté, Gérard Araud, ancien diplomate, a souligné le caractère clairement raciste et antisémite des déclarations de Le Pen, souvent sanctionnées par la justice.
François Cormier-Bouligeon, député d'Ensemble pour la République, a exprimé son désaccord vis-à-vis des termes employés par Bayrou. Il a noté qu’un positionnement plus clair aurait exigé de reconnaître explicitement les idées nauséabondes et antidémocratiques portées par Jean-Marie Le Pen.