Le 16ème prix Sharjah de la culture arabe et de la créativité

Le Prix Sharjah 2013 décerné à un Algérien et deux Marocains

En ces temps où le vocable "arabe" est surchargé de connotations négatives dont les moindres ne sont pas celles d'intolérance, d'islamisme, et de terrorisme, il est n'est pas inutile de rappeler des initiatives qui montrent que ce même vocable peut être associé à des hauts faits de culture et de progrès.

Ainsi, par exemple, la création en 2001 du prix UNESCO Sharjah, pour "récompenser deux personnalités, l’une originaire du monde arabe et l’autre d’une autre région, ayant œuvré, par leur travail et leurs réalisations exceptionnelles, à la diffusion d’une meilleure connaissance de l’art et de la culture arabes." (Site de l'UNESCO).

Ce prix fut suggéré à  l'UNESCO par Sheikh Sultan bin Mohammed Al-Qassim, souverain d'un émirat du même nom, qui fait très peu voire pas du tout parler de lui, alors que depuis sa désignation en 1998 comme capitale arabe de la Culture, il a fait de la culture sous toutes ses formes, intellectuelle, écologique, etc., le ressort principal de son minuscule Etat.

Il ne s'agit pas seulement d'une politique culturelle officielle mais, fait plus rare, d'une culture pratiquée au plus haut niveau par celui-là même qui tient les rênes de cet émirat, Sheikh Sultan bin Mohammed Al-Qassim, "mécène extrêmement cultivé" selon les termes de l'UNESCO, " titulaire de deux doctorats, soutenus en Grande-Bretagne, l’un en histoire et l’autre en géopolitique du Golfe (et) auteur de nombreuses publications littéraires et historiques".

C'est l'illustration d'une politique officielle avec une exigence d'exemplarité dont les prouesses s'observent même dans la topographie de Sharjah, un désert métamorphosé en un ilot de végétation où, paraît-il, il ferait bon vivre.

Le 16ème prix Sharjah de la culture et de la créativité arabe a été décerné à un Algérien, le journaliste Youssef Baâlouj et deux Marocains. Il s’agit du nouvelliste marrakchi, Yassine Abou Alhaitam, récompensé pour son récit "Ala Hamich Al Hikaya" (=En marge de l'histoire) et de l'écrivain Mohsine Loukili pour son roman "Riyah Ab" (Les vents d'août).