le Conseil de la Nation, Chambre haute du Parlement, en réalité coquille vide, sans aucune prérogative, mais non moins «confortable»... (DR)

Algérie: distribution de biscuits aux ministres débarqués, ils sont installés au Sénat

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika n’a pas failli à la règle qui fait que les hommes politiques en fin de course se voient immédiatement gratifiés d’un statut. Plus qu’un biscuit de consolation, les ministres récemment dégommés reçoivent une portion appréciable de la rente. Ils sont installés au Sénat dans le cadre du tiers présidentiel.

A l’exception de deux d’entre eux, ils prennent tous place au Conseil de la Nation, Chambre haute du Parlement, en réalité coquille vide, sans aucune prérogative, mais non moins «confortable» .

La presse indépendante met à juste titre ces nominations sur le compte du clanisme et du renvoi d’ascenseur. Peu importe l’incompétence et l’impopularité des hommes, priorité aux manœuvres politiciennes sachant que le pays entre dans la phase de turbulences des présidentielles. Bouteflika placerait ses pions dans la perspective, de plus en plus évidente, d’un quatrième mandat.

Le journal El Watan cite le cas particulièrement scandaleux de Djamel Ould Abbès, 75 ans. « L’homme le plus contesté par les professionnels de la santé et qui a géré de manière catastrophique le secteur de la Solidarité, a été repêché par son ami Bouteflika pour siéger au Sénat », commente-t-on.

Le quotidien pointe ainsi une brochette de ministres aux bilans calamiteux qui vont grossir les rangs de la ploutocratie qui ronronne et se gave de rente, alors que les inégalités se creusent et que les malades du cancer, pour ne parler que de ceux-là, sont abandonnés à leur triste sort.