La TransHumance termine sa traversée de la Provence
Par jcsPublié le
Après avoir sillonné les Bouches-du-Rhône depuis trois semaines, les animaux de la TransHumance parcourront Marseille dimanche 9 juin. Un périple qui rappelle la place de la terre et des animaux en Provence.
Depuis le 17 mai, des centaines d’hommes et d’animaux se sont lancés dans cette aventure extraordinaire. Initiée par le Théâtre du Centaure, compagnie de spectacles équestres, basée à Marseille, la TransHumance a entamé son avancée vers Marseille, pour l’accueil final
Sur deux parcours distincts, les participants ont tracé leur route, arrivant de l’est, par Cuges-les-Pins pour les uns, et du Nord, par Châteaurenard, pour les autres. Ceux de l’est se sont élancés une semaine avant ceux du nord, pour converger ensemble la semaine dernière à l’étang des Aulnes, près de Saint-Martin-de-Crau, en Camargue.
Un climat capricieux
Sauf que, malheureusement, les caprices du climat sont souvent venus contrarier cette grande manifestation. Une météo carrément pourrie s’est invitée sur de nombreux temps forts de TransHumance, contraignant les organisateurs à en annuler certains.
Ce fut justement le cas du rendez-vous prévu à l’étang des Aulnes le week-end dernier. Pour cause de fort mistral, la réunion des deux parcours n’a pu vraiment avoir lieu, et toutes les animations prévues avaient été annulées.
C’est donc finalement à Marseille, où les équipages sont arrivés vendredi, que cette rencontre a lieu pour la première fois. D’un côté, les butteri, venus de Toscane, en Italie, qui ont démarré le périple à Cuges, conduisent des bêtes de race Maremme (chevaux et bovins). Et de l’autre, les Provençaux, partis de Châteaurenard, qui mènent des chevaux d’attelage de Provence. En plus, les moutons, les brebis et les chiens, se sont mêlés aux parcours.
Fin mai, les butteri arrivaient à Salon-de-Provence. Le ciel était des plus menaçants, mais avait résisté, le temps pour les animaux de traverser la ville, devant les habitants rassemblés. Puis les nuages avaient fini par craquer, pendant que les bêtes se dirigeaient vers le Domaine du Merle, à la sortie de Salon, pour le bivouac.
Quelque 50 chevaux et poulains, et une trentaine de vaches étaient rassemblés dans des enclos, forcément boueux. Les butteri s’affairaient à sécher les chevaux, en leur posant de la paille sur le dos.
L’une d’entre eux préférait sourire de toutes ces intempéries, et relativisait pendant que la pluie avait déjà cessé : “Cette nuit, il va faire froid. Mais ça pourra pas être pire qu’à Saint-Antonin-sur-Bayon. Ce soir-là, le mistral a carrément fait envoler les tentes !”
A Salon, la nuit sera bien fraîche, mais sans mistral, ni pluie. Le jour de l’arrivée des butteri dans la cité de Nostradamus, les Provençaux poursuivaient, eux, leur parcours côté Alpilles, et rejoignaient les Baux-de-Provence.
Le temps incertain toute la journée avait malheureusement obligé les organisateurs à annuler toutes les activités prévues au château. Finalement, le soir, le ciel était clair, et c’est dans les Carrières de Lumières que l’ensemble des animations ont eu lieu.
Avec au programme, la projection, sur les parois des Carrières d’un film du Théâtre du Centaure, où de magnifiques chevaux traversent la Provence, de la Camargue à Marseille. (voir la vidéo sur cette page). Suivie de l’arrivée dans la cour des Carrières d’une vingtaine de chevaux et poulains, avant et après un concert de Raphaël Imbert.
Souvenir de Provence
Dimanche, le point d’orgue de cet événement de Marseille-Provence 2013, commencera dès 10h. En espérant que le mauvais temps éventuel ne vienne pas gâcher ce dernier rendez-vous...
Les animaux s’élanceront depuis trois lieux de la ville, le Rond-Point du Prado, la gare St Charles, et le J4. Puis les quelques milliers de bêtes, chevaux, moutons, ou bovins, longeront la Corniche pour arriver jusqu’aux plages du Prado, pour un “animaglyphe” géant.
L’animaglyphe étant un néologisme, créé à l’occasion de TransHumance. Depuis trois semaines, plusieurs “animaglyphes” ont été organisés le long du parcours. Il s’agit de tracer un dessin, visible depuis le ciel, en mélangeant troupeaux, cavaliers, et spectateurs.
Bien sûr, toute cette organisation réclame des moyens démesurés, et il faut bien reconnaître que cela n’a pas grand chose de très écologique. Pour une manifestation qui vante la culture rurale, c’est justement là le problème.
Car, hormis les moments où les animaux traversent les villes, le reste du temps, ils sont transportés en camions d’un point à un autre. Evidemment, il aurait été difficile de faire autrement, à moins de bloquer des axes routiers pendant de longues heures. Quant aux "animaglyphes", ils produisent des images artistiques qui se lisent depuis un avion.
Il convient tout de même de relever cet aspect des choses. Même s’il est juste aussi de préciser que cet événement “agriculturel” sera quasiment le seul de MP 2013 qui prendra en considération la culture provençale.
La culture d’un territoire où des hommes, comme le souligne le H majuscule de TransHumance, vivent, encore aujourd’hui, de la terre et des bêtes. Un mode de vie qui rappelle que, contrairement aux apparences, la Provence n’est pas qu’un parc touristique.
Pour plus d’information sur le parcours de dimanche à Marseille, consultez le site du Théâtre du Centaure.