Tunisie: le coup de gueule du président Marzouki contre les médias français
Par N.TPublié le
Le président Tunisien Moncef Marzouki s’insurge contre l’image que dressent de son pays les médias français, laissant supposer que la Tunisie bascule sous la coupe de l’islamisme radical. Il affirme que les libertés n'y ont jamais été autant protégées.
« J'aime la France, mais je suis accablé, scandalisé, blessé, indigné par l'image qu'on y donne de la Tunisie, à savoir un pays qui va basculer dans l'escarcelle de l'islamisme, qui est sur le point de verser dans le salafisme », a regretté le président Tunisien dans un entretien publié dimanche 9 septembre sur le site du quotidien Le Figaro.
Selon lui, « la situation est difficile, complexe (...), mais la Tunisie n'est pas en train de basculer dans l'islamisme à outrance. Prétendre cela relève du fantasme »,
Le chef de l’Etat tunisien reproche à la presse française de « grossir » le « moindre petit incident », faisant notamment allusion à un élu français en vacance agressé par des salafistes.
« Je ne veux pas dire que ce n'est pas un acte condamnable, mais il y a des millions de touristes en Tunisie et ils ne sont jamais agressés", a-t-il commenté.
« Le projet d'une société pluraliste, tolérante… »
Moncef Marzouki a toutefois reconnu la « tentative de mainmise sur un certain nombre de rouages de l’Etat » par les islamistes d’Ennahda majoritaires à l’Assemblée constituante. Mais «dès qu'on les met en garde, ils reculent», a-t-il dit.
Après les premières élections libres en Tunisie en octobre 2011, le parti vainqueur Ennahda s'est allié avec le Congrès pour la République (CPR, gauche nationaliste, fondé par Moncef Marzouki) et Ettakatol (gauche).
« Le projet d'une société pluraliste, tolérante, où la femme est l'égale de l'homme, une société ouverte sur le monde tout en étant attachée à ses racines n'est pas remis en cause par Ennahda, mais par sa fraction d'extrême droite qui est très minoritaire dans le pays, c'est-à-dire les salafistes », a résumé le président tunisien, affirmant que « jamais les libertés n'ont été autant protégées dans ce pays ».