Le gouvernement libanais rend son tablier dans un climat insurrectionnel
Par N.TPublié le
Ils sont partis ! les membres du gouvernement libanais sévèrement contestés par la rue après la terrible explosion du 4 août sur le port, qui a fait au moins 160 morts, démissionnent, annonce lundi soir le premier ministre, Hassan Diab.
« Aujourd'hui, j'annonce la démission de ce gouvernement », a-t-il dans un discours télévisé adressé aux Libanais. Diab qui se revendique comme indépendant et à la tête d'une équipe de technocrates, a rendu la classe politique traditionnelle responsable de ses échecs et du drame du 4 août.
Il a fustigé la "corruption" ayant conduit selon lui le pays à "ce séisme qui a frappé le pays, avec toutes ses conséquences humanitaires, sociales et économiques".
"La catastrophe qui a frappé les Libanais au coeur (..) est arrivée à cause de la corruption endémique en politique, dans l'administration et dans l'Etat", a dit le Premier ministre.
Une corruption plus forte que l'Etat
"J'ai découvert que la corruption institutionnalisée était plus forte que l'Etat", a ajouté amèrement M. Diab, un professeur d'université qui a formé son gouvernement en janvier.
Ce gouvernement qui se présente comme une équipe de technocrates avait vu ses portefeuilles négociés par un seul camp politique, celui du mouvement chiite du Hezbollah et ses alliés, notamment le parti présidentiel, le Courant patriotique libre (CPL).
Le cabinet avait tenu une réunion lundi après-midi, au cours de laquelle la plupart de ses membres s'étaient prononcés en faveur d'une démission.
Quatre ministres avaient déjà claqué la porte depuis dimanche, en raison de la terrible explosion qui a dévasté des quartiers entiers de Beyrouth.
(Avec AFP)
Alors que M. Diab commençait son discours, des heurts se déroulaient dans le centre-ville aux abords du Parlement, des manifestants lançant des pierres sur les forces de sécurité qui ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes.
Le gouvernement Diab avait été formé en janvier après la démission de Saad Hariri sous la pression d'un soulèvement populaire inédit à l'automne 2019 contre une classe politique accusée de corruption et d'incompétence, quasi inchangée depuis des décennies.
(Avec AFP)