Algérie : le patron du parti FLN au pouvoir cible d’un tir groupé
Par N.TPublié le
Cible de vives critiques depuis plusieurs mois, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) est désormais sommé de partir par huit ministres issus de sa formation. La tension monte d'un cran dans la famille politique au pouvoir qui se met en ordre de bataille dans la perspective des présidentielles.
Dans un communiqué rendu public, "les huit ministres issus du Front de libération nationale appellent M. Abdelaziz Belkhadem à céder sa place à un nouveau secrétaire général lors de la prochaine session du comité central du parti", prévue du 31 janvier au 2 février.
Les auteurs de l'appel ont également demandé à M. Belkhadem d'annoncer "volontairement et dès maintenant son intention (de quitter son poste) pour permettre une bonne et sereine préparation de cette réunion", selon le communiqué.
Les ministres signataires sont ceux de la Santé Abdelaziz Ziari, du Travail, Tayeb Louh, des Transports, Amar Tou, de l'Enseignement supérieur, Rachid Haroubia, de la Poste et des Nouvelles technologies de l'information et des Télécommunications, Moussa Benhamadi, de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, des Relations avec le parlement, Mahmoud Khedri et le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel.
Tout ce beau monde accuse le patron du FLN d'avoir tenté d'utiliser "les institutions de l'Etat pour assouvir ses ambitions personnelles" et affirment "ne plus reconnaître son autorité à partir d'aujourd'hui (mercredi 9 janvier)."
M. Belkhadem est également accusé d’avoir favorisé la corruption et le recours à l’argent sale (chkara) dans les processus électoraux.
"Je confirme le contenu du communiqué. Un des signataires me l'a lui-même confirmé. Les huit ministres sont tous membres du comité central, instance suprême du parti. Quatre d'entre eux sont membres du bureau politique, la direction du parti", a précisé à l'AFP le porte-parole du FLN, Kassa Aïssi.
Le FLN est arrivé en tête des élections législatives du 10 mai avec 221 sièges sur 462, suivi du Rassemblement national démocratique (RND).