Montpellier : Une opération escargot contre la 35ème Journée de Jérusalem au domaine de Grammont
Par nicolas éthèvePublié le
Comme annoncé en février dernier sur Médiaterranée, les opposants à la Journée de Jérusalem se sont manifestés ce dimanche contre la 35ème édition de cette manifestation, inaugurée en 1978 par le précédent maire de Montpellier, Georges Frêche.
Avec, pour commencer, une opération escargot. Parti à 10 h du centre commercial Saint-Paul, du quartier populaire montpelliérain La Mosson (ex-La Paillade), le cortège des manifestants (une trentaine de voitures pour une cinquantaines de personnes ) a ensuite rejoint le parking de Décathlon à Odysseum, où un autre rendez-vous était fixé, pour lancer complètement cette opération escargot, jusqu'au Domaine de Grammont où la Journée de Jérusalem se tenait comme chaque année, aujourd'hui, à l'initiative du Centre communautaire juif et culturel de Montpellier.
Les entrées de Grammont bloquées
N'ayant pas obtenue gain de cause suite à leur pétition demandant notamment aux élus locaux « de boycotter la manifestation sioniste en faveur d’Israël », le logo des quatre collectivités de Montpellier (Ville, Département de l'Hérault, Agglomération de Montpellier et Région) apparaissant sur l'affiche de cette 35ème Journée de Jérusalem, les manifestants avaient décidés de passer à l'action symbolique et non-violente dans la pure veine de la tradition militante du mouvement BDS. Avec les voitures mobilisées, ils ont bloqué l'entrée principale de Grammont, puis également celle de derrière. Après avoir exprimé ainsi leurs revendications, ils ont ensuite décidé de mettre un terme à cette action, à la réception de quelques PV distribués par la police nationale...
« On a rien contre une rencontre religieuse ou culturelle de personnes de confession juive, explique d'emblée José-Luis Moraguès du CCIPPP34. Mais contrairement à ce que dit Mme Mandroux (maire PS de Montpellier, Ndlr), ce n'est pas une manifestation festive et culturelle, c'est avant tout une manifestation politique, même si, depuis cette édition, sur l'affiche de cet événement, l'expression « Jérusalem, capitale éternelle et indivisible d'Israël » n'est plus mise en avant, suite à nos différentes actions. Nous avons demandé l'arrêt du financement de cette manifestation par les collectivités et sa suspension en raison de son appel à la violation du droit. Parce que si des associations appellent ouvertement à violer le droit international qui condamne la colonisation de la Palestine par Israël, c'est grave, c'est du trouble à l'ordre public ! »
Hissera ou hissera pas ?
La polémique sur le drapeau de la Palestine que la municipalité a tardé jusqu'ici à dresser, cinq mois après le jumelage de Montpellier à la ville palestinienne de Bethléem (au privilège de l'étendard communal), étant bien présente en toile de fond de cette action, les manifestants ont ensuite quitté Grammont pour se rendre au nouvel hôtel de Ville de Montpellier, afin d'y dresser enfin, symboliquement, ledit drapeau palestinien. Avec en tête, les récentes déclarations de Richard Prasquier, le Président du CRIF (Conseil représentatif des Institutions juives), qui, comme l'a rapporté Midi Libre (08.06.12), a émis une « remarque critique » contre l'annonce effectuée par des représentants d'Hélène Mandroux, concernant le remplacement prochain du drapeau de Bethléem par celui de la Palestine.
Pour José-Luis Moraguès, « le drapeau palestinien a été hissé au siège de l'UNESCO, une officine de l'ONU, ce serait très inquiétant que la Ville de Montpellier reste alignée sur les positions du CRIF concernant la question du Moyen-Orient ! La municipalité dit qu'elle hissera le drapeau palestinien en septembre, pourquoi ne le fait-t-elle pas dès à présent ? » La question est posée...