La psychose s'installe d’ailleurs chaque année à l’approche de la saison estivale... (DR)

Les algériens marchent contre le terrorisme qui prend racine en Kabylie

Plus d'un millier de citoyens toutes catégories confondues on battu le pavé d'Azzefoun, célèbre ville touristique située à 40 Km au nord de Tizi-ouzou, pour dénoncer le climat d’insécurité régnant dans la région en général et à Azzefoun en particulier.

Le principe de cette marche a été retenu après une réunion regroupant des citoyens et des comités de villages de la localité après l'attentat ayant coûté la vie à trois policiers sur l'axe de l’hôpital de la ville, mardi dernier.

Cet acte a jeté l’émoi au sein de la population, d’autant qu’il survenait après une série d'autres dans cette ville au cœur de la saison touristique.

Le dernier attentat a été perpétré juste à la fin du mois de ramadan. Or l'après Aïd est attendu par tous les commerçants de la ville comme la période providentielle d'arrivée des touristes qui renfloueront un tant soit peu les caisses d'une économie locale quasiment déshéritée.

La psychose s'installe d’ailleurs chaque année à l’approche de la saison estivale. Cette région qui a été la première en Algérie à avoir fait face au terrorisme par une riposte fulgurante en juillet 1994, aux pires moments de la décennie noire.

Igoujdal d'Azzefoun est le premier village au niveau national à avoir livré bataille à un groupe armé venus le délester des ses fusils de chasse.

L'acte d'auto-défense avait alors fait la une de la presse nationale, et ouvert la voie à l'organisation de comités d'auto-défense pour faire échec aux différentes incursions durant des années.

Le dernier attentat de cette semaine a déclenché la mobilisation de la population exaspérée, qui s’est déployée en cortège allant du siège de la mairie et à celui de la Daira (sous-préfecture) sur le front de mer.

Les commerçants ont baissé leur rideau le temps en signe de solidarité et de deuil. Les manifestants ont brandi des portraits des victimes de l'attentat, ainsi que des banderoles où l'on pouvait lire des slogans appelant à la fin de l'impunité, du rejet du terrorisme et du chantage à la sécurité.

F.T