Algérie: un probable niet au renflouement du FMI

Sollicitée par le FMI pour un coup de pouce financier, l'Algérie hésite et pourrait finalement ne pas apporter son concours au renflouement de l'institution internationale en raison de la baisse des recettes pétrolières.

L’Algérie «va étudier et évaluer les conditions dans lesquelles cette demande sera proposée dans les détails (...) nous avons besoin de savoir si le FMI envisage de réaliser cette opération de renforcement de ses capacités financières à partir de demandes de prêts ou de dépôts rémunérés, ainsi que le rendement qu’il compte proposer», avait expliqué le ministre algérien des finances, Karim Djoudi, en marge de la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

Une baisse de 18 à 20 milliards de recettes...

«Le gouvernement va examiner la demande du Fonds monétaire international. Tout dépendra de l’opportunité», pouvait-on lire par ailleurs dans une dépêche de l’APS datée du 26 avril, citant l’ex-ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar.

Depuis lors, les recettes pétrolières, seules ressources en devise du pays, ont dangereusement fondue.

«Nous avons perdu 30 dollars depuis le niveau qu’avait atteint (le baril de pétrole) depuis quelques mois, 30 dollars, c’est une chute drastique et sur une année, ça représente pour nous entre 18 et 20 milliards de dollars de revenus en moins et d’exportation. En moins, ceci est inquiétant», avait déclaré le 4 juillet, Youcef Yousfi, le ministre de l’Energie et des Mines sur les ondes la Radio nationale, Chaîne III.

L'Algérie ne devrait donc pas céder à la demande, malgré sans doute les pressions des Etats-Unis, eux-même trop en difficulté pour venir en aide au FMI.

La chute des prix du pétrole, si elle venait à s'accentuer, aurait par ailleurs des conséquences catastrophiques sur l'économie algérienne dont le sort est dramatiquement suspendu à la rente pétrolière.