Le président par intérim du Mali. ( © Habibou Kouyate)

Mali : la junte remet officiellement le pouvoir à Dioncounda Traoré

A Bamako, les militaires passent la main au président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, investi ce jeudi 12 avril président par intérim, en application d’un accord avec la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Il succède à Amadou Touami Touré, débarqué le 22 mars par la junte.

M. Traoré a prêté serment lors d'une cérémonie au Centre international de conférence de Bamako, à laquelle participait notamment le chef de l'ex-junte, le capitaine Amadou Sanogo, des représentants des institutions, des partis politiques et de la société civile, ainsi que des membres de la médiation ouest-africaine, rapporte l’AFP.

Le président par intérim est appelé à nommer un premier ministre investi des "pleins pouvoirs" et à former un gouvernement d'"union nationale". Les troubles dans le nord constituent la première préoccupation de M Traoré. Il lui faut désormais traiter en urgence une crise qui prend de l’ampleur sous la pression des rebelles Touaregs et des groupes armés islamistes.

Selon l’AFP, Dioncounda Traoré les a menacé d'une "guerre totale et implacable" s'ils refusent de "rentrer dans les rangs".

"J'ai conscience d'être président d'un pays en guerre", a lancé M. Traoré, qui a appelé "avec insistance et avec fermeté" les groupes armés du Nord à "arrêter les exactions, les pillages, les viols" et "à quitter les cités qu'ils ont occupées".

"Nous préférons la paix, mais si la guerre est la seule issue nous la ferons avec notre armée. Nous serons tous derrière elle", a-t-il encore affirmé.

Entre temps, dans la ville de Gao, ancienne base de l'armée malienne pour tout le Nord, c’est le chaos. La ville a été attaquée et se trouve mise à sac par des groupes islamiques armés et des rebelles touaregs.