Alors que le pays s’enlise dans une crise politique sans précédent, aux accents Kafkaïens, la colère monte chaque jour d’un cran sur le terrain social. La pauvreté et le chômage minent la société tunisienne dans le contexte de la crise sanitaire.

Quelques dizaines de jeunes ont bloqué vendredi 11 février des routes à Tataouine dans le sud, l’AFP. Ils dénoncent les promesses non tenues du gouvernement en matière d’emplois et d’investissement.

Un accord avait pourtant été conclu en novembre 2020 entre le gouvernement de Hichem Mechichi, des responsables syndicaux et des membres d'une coordination. Il avait fait suite à un blocage durant des semaines de la production pétrolière. Trois mois après, la population de la région attend toujours.

Plus de 30% de chômeurs...

L’armée est intervenue pour empêcher l’accès aux installations sur le site pétrolier d'El-Kamour. Les manifestants envisageaient de fermer un pipeline.

Ce pipeline transportant la moitié de la production pétrolière de la Tunisie a été bloqué à plusieurs reprises, notamment en 2017 par des sit-ins qui ont dégénéré en heurts avec les forces de sécurité.

Le taux de chômage à Tataouine dépasse les 30%, l'un des plus élevés dans le pays, et le taux de pauvreté atteint 17,8%. La crise sanitaire qui a fait disparaître des milliers d'emplois a entravé les petits boulots transfrontaliers faisant vivre de nombreuses familles.