Algérie: mandat d’arrêt international contre Chakib Khelil, ancien ministre de l’énergie, proche de Bouteflika
Par N.TPublié le
Un mandat d’arrêt international a été lancé contre l’ancien ministre de l’Energie et des mines, Chakib Khelil, par la justice algérienne dans le cadre de l’affaire de pots de vins dite ’’Sonatrach 2’’, annonce l’APS.
Chakib Kelil est un proche du président algérien, natif de la même région, il avait conservé de bonnes relations avec ce dernier à qui il doit une ascension fulgurante dans le secteur de l’énergie et des mines. Doté des pleins pouvoirs, intouchable, l’ancien ministre se serait rendu coupable de corruption et de détournement à grande échelle.
Le mandat d’arrêt international lancé contre Chakib Kheli signifierait qu’un verrou politique a sauté, que le clan présidentiel n’est plus protégé et que les couteaux sont cette fois réellement tirés en haut lieu, à quelques mois des présidentielles.
Selon l’APS qui cite le procureur près la cour d’Alger, Belkacem Zeghmati, outre Chakib Khelil, la justice algérienne a également lancé des mandats d’arrêts internationaux contre huit personnes dans cette affaire, dont l’épouse de l’ancien ministre, ses deux fils et Farid Bedjaoui, selon le procureur près la cour d’Alger, Belkacem Zeghmati.
M. Chalib Khelil a assuré la présidence du groupe pétrolier algérien Sonatrach, alors que le nommé Farid Bedjaoui est présenté par la presse algérienne et italienne comme ayant servi d’intermédiaire dans le versement de commissions pour l’obtention de contrats pétroliers en Algérie au profit du groupe italien Saipem, indique l’APS.
En Italie, la justice locale a déjà lancé un mandat d’arrêt international contre Farid Bedjaoui, poursuivi dans la même affaire, qui concerne dans la péninsule italienne le groupe Saipem, accusé d’avoir versé des pots de vin entre 2007 et 2009 pour l’obtention de sept contrats en Algérie d’une valeur globale de 8 milliards d’euros, selon la presse italienne.
Les montants des pots de vin sont estimés, selon la procédure judiciaire italienne à 197 millions de dollars, et versés en commissions à la Pearl Parteners Limited, domiciliée à Hong Kong et propriété de Farid Bedjaoui, selon les comptes rendus de la presse italienne.
L’APS rappelle que dans son message à l’occasion de la célébration du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la fête des travailleurs, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait affirmé qu’il n’allait pas "passer sous silence" les scandales récemment relevés par la presse et qui touchent la gestion de Sonatrach.
« Ces informations soulèvent notre révolte et réprobation, mais je fais confiance à la justice de notre pays pour tirer au clair l’écheveau de ces informations, pour situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues par notre législation », avait-il dit. Voici venue donc l’heure des comptes. Le président aura ainsi l’occasion de mesurer la portée de ses paroles dans la réalité. Et sans doute n’est-il pas au bout des mauvaises surprises au crépuscule de son règne. Une période qui aura saigné l’Algérie, brisé son potentiel industriel et instauré l’économie de bazar sous contrôle des islamistes.