24 marcheurs nordiques aux 23è Foulées Castelnauviennes: heurs et malheurs.
Par MAMIER PierrePublié le
Partis une demi-heure avant les coureurs des 23è Castelnauviennes, quelque 24 marcheurs nordiques, eux aussi en compétition, ont été remarqués, avec plus ou moins de succès.
Encore un dimanche à marquer d’une pierre couleur soleil. Les 23è Foulées Castenauviennes (couronne touchant Montpellier) proposaient trois sortes d’épreuves, avec deux autres pour les enfants : un 5km (154 partants), un 12km (223 partants) et le même 12km pour les marcheurs nordiques, au nombre de 24, ces derniers partant à 9h alors que les coureurs partaient 30mn plus tard. Pierrot34, toujours en reconversion marche nordique avait voté ce dimanche pour les 12 avec bâtons donc. Je connaissais le parcours depuis longtemps et ma foi, ce mélange de bitume et de terre-cailloux sur ce parcours en tôle ondulée apportait une dimension supplémentaire à l’épreuve nordique. Laquelle comportait un élément pas moins intéressant, avec la participation, pour la première fois à une épreuve avec dossard, de ma voisine frontignanaise qui s’est récemment lancée dans la nordique, avec achat de bâtons, de chaussures, d’une tenue adéquate et tous les conseils encourageants de son voisin pour qu’elle en arrive là. Mais ce n’est pas tout, Frédéric, époux de Dominique, qui a repris la course à pied en se lançant des défis à la hauteur de son esprit de battant, était lui aussi du 12km mais en courant. Il s’était fixé 1h15 pour être satisfait alors que sa femme visait sous les deux heures pour rentrer aussi heureuse que lui, Pierrot34 estimant que sous les deux heures, lui aussi, pour une première sur 12 depuis longtemps, avec quand même un peu d’entraînement, grâce à Dominique, il serait largement récompensé. Alors tout ce beau monde est arrivé au Palais des Sports de Castelnau, la fleur…aux bâtons et au bandeau corsaire !
Une petite peur s’est vite effacée, après avoir vu sur la liste des inscrits en ligne, qu’il n’y avait pas de liste à part pour les nordiques (qui payaient le même prix que les coureurs, c’est important, vous verrez) et que leurs noms étaient mentionnés dans la liste alphabétique globale, mais sans mentionner, ni le dossard, ni le certificat, ni le paiement, pourtant enregistrés. Donc, première remarque : pourquoi un tel traitement de « sous-sportif » ou de « marcheurs de l’ombre », infligé à nos pauvres nordiques, au nombre de 25 mais dont le nombre était limité à 30 (et pourquoi aussi, alors que les leaders de la nordique en Languedoc-Roussillon s’époumonent pour attirer l’attention des organisateurs et se faire reconnaître dans un sport qui dans d’autres régions de France prend une tout autre dimension) ? Mais bon, plus qu’à consulter la liste des engagés pour avoir notre dossard sans encombre, quand même.
Et nos 25 marcheurs sont partis à 9h, dans un silence assourdissant de ligne de départ quelque peu animée, la promo de la marche nordique n’ayant reçu que quelques mots de bienvenue, sans plus, au micro, alors que les coureurs, bien sûr, ont occupé la scène matinale.
C’est parti vivement, avec les cadors habituels du club de Lunel dont le grand (pas le sénateur- maire de Castelnau, Jean-Pierre Grand) Denis Pfister, sans lequel la marche nordique n’existerait pas dans notre région. J’ai vite perdu de vue le groupe de quatre avec Denis. Me suis retrouvé dans un petit groupe de trois derrière, me suis fait dépasser par un géant aux grandes enjambées puis ai conservé ma place de 9è jusqu’au bout, les écarts étant faits et impossibles à combler, comme d’habitude. Un dernier kilomètre en cailloux-terre et enfin la ligne, avec 1h06mn55 au compteur, oui, mais pour les coureurs, car il nous fallait rajouter 30mn !!!Résultat 1h36. Et juste derrière, notre Frédéric, en 1h15, qui a attendu sa grande femme quelques instants, après l’avoir doublée et encouragée, qui arrivait en 1h47, 11 minutes derrière Pierrot34, une véritable performance pour cette première tentative, grandeur nature ! Tous trois avons respecté notre promesse
et c’est au chaud soleil de 27° que nous avons dégusté la meilleure Edelweiss du monde, avant de musarder en attendant les résultats car sait-on jamais, à force d’entendre récompensés les premiers au scratch mais aussi les trois premiers de chaque catégorie de coureurs, femmes et hommes, on se disait que si les marcheurs nordiques étaient respectés comme les autres concurrents, Dominique, deuxième femme (juste derrière une collègue qui s’est retrouvée devant elle après avoir coupé un bout de parcours) ferait peut-être du même coup son premier podium ? Mais vous n’y songez pas ! Denis Pfister a bien reçu sa caisse de fruits comme premier de la marche et….même pas une coupe, alors qu’il en restait une dizaine à distribuer à cause des absents ; la première féminine a té appelée, mais absente, eh bien on s’arête là et merci à tous !!!!!!! Une petite coupe à la deuxième femme (qui avait dit au micro de l’arrivée que c’était sa toute première épreuve) ? Vous n’y pensez pas ! Voilà, la seule déception du jour se situe bien là avec ce manque de considération des marcheurs nordiques, qui persiste chez les organisateurs et animateurs d’épreuves hors-stade en Occitanie. Ils payent le même prix, font le même parcours que les coureurs, avec autant d’effort dans leur discipline mais à l’arrivée, une miette au premier et circulez, ya plus rien à voir !
Le mot de la fin est à Denis « Patience, attendons, ça va venir, je continue à intervenir et à me battre pour la discipline et rendez-vous aux prochaines épreuves…. » quand même plus nombreuses et moins confidentielles qu’il y a quatre ans, quand Denis gagnait sa première course à Saint Aunes, près de Montpellier aussi.
Deux petites remarques ultra positives : 1) le bel esprit des signaleurs qui disaient bonjour et encourageaient les concurrents sur le parcours et 2) le gentil Bruno Chetail, par le passé, il y a vingt ans, qui s’impliquait déjà auprès des malvoyants, en créant une section course à Castelanau et qui avait cédé au diabétique Pierrot34 sa coupe de vainqueur dans une épreuve réservée aux « normaux » et aux diabétiques. Il a été récompensé ce dimanche pour son esprit qui perdure et son attachement aux handicapés. Très juste récompense, pour lui.
Petit détail final : le diabétique, après un repas riche la veille au soir s’était couché avec 1,22g de glycémie. Super ! Mais s’était réveillé le matin à 3,56g. Aïe ! Grosse dose de 15 unités d’insuline pour le petit déjeuner et à Dieu va pour la course, sans débrancher la pompe ni toucher au basal. A l’arrivée ? 1,22g ! Magique. Belle surprise. Reste à gérer cette nuit…. !