Frappes sur la Syrie : une intervention illégitime sur un territoire en feu
Par N.TPublié le
Les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne ont franchi le pas… Des frappes ont ciblé le territoire syrien dans la nuit de vendredi et samedi 14 avril. L’attaque est présentée comme une riposte à l’usage d’armes chimiques à Douma. Des faits qui n’ont pas été réellement établis.
Plutôt que de faire pression pour une enquête impartiale, les pays occidentaux ont, encore une fois, agi hors du Conseil de sécurité des Nations Unis.
Les ministres des Affaires étrangères des puissances intervenantes affirment qu’elles ont détruit « des capacités de fabrication d’armes chimiques ». Des affirmations impossibles à vérifier, relayées en boucle par les chaines de radio et de TV.
La réalité est loin d’être aussi simple. Comment peut-on imaginer que la communauté internationale ne peut empêcher autrement le recours aux armes chimiques, si tel est vraiment le cas ? Les frappes sont, dans tous les cas, inutiles au plan militaire. Damas a eu largement le temps de déplacer et de mettre à l’abri son arsenal quel qu’il soit.
Les puissances occidentales interviennent surtout au moment où le régime syrien recouvre la quasi-totalité de son territoire après une guerre épouvantable livrée aux troupes islamistes lourdement armées par leurs complices régionaux, les régimes obscurantistes du Golfe.
« Un coup a été porté contre la capitale d’un Etat souverain qui a tenté pendant de nombreuses années de survivre au milieu d’une agression terroriste », a dénoncé sur Facebook la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova. Les frappes occidentales contre la Syrie interviennent « au moment où elle avait une chance d’avoir un avenir pacifique », a-t-elle déclaré. A l'heure où ces lignes sont écrites, le Kremlin n'a pas encore réagi.
Cette intervention illégitime dans une région en feu est un acte irresponsable. Les conditions sont à nouveau réunies pour un nouvel embrasement. La France qui se joint à l’attelage américain sur le chemin de la guerre commet une très lourde erreur.