Confinement des non-vaccinés, la France va-t-elle suivre l'exemple ?
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Crise sanitaire, une impression de déjà-vu...En France, les saisons passent et se ressemblent. Après la hausse des contaminations au COVID-19, le masque redeviendra obligatoire dans les écoles de 39 départements. Ailleurs en Europe, d’autres mesures sont également en cours ou à l’étude et cette fois les non-vaccinés risquent de subir plus de restrictions que le reste de la population.
En France, un reconfienement n'est pas d'actualité, mais...
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a récemment annoncé que le masque redeviendra la norme là où le taux d’incidence est passé au-dessus de la barre des 50 cas de Covid-19 pour 100 000 habitants (ce qui est le cas dasn de nombreux départements).
La France, dont les niveaux de contamination restaient relativement maitrisables, rejoint malgré tout d’autres pays d’Europe inquiets des récentes évolutions. Bruno Lemaire, ministre de l’économie et des finances a annoncé dimanche soir sur BFMTV que « S’il y a de nouvelles mesures coercitives, nous serons aux côtés des commerçants, des artisans, des professionnels ». Ajoutant : « Il y a un an à la même période, on se demandait comment décaler le Black Friday pour ne pas rassembler trop de personnes dans une période de soldes. Aujourd’hui, la situation est bien meilleure »
Certains médecins militent clairement pour l'isolation des populations non-vaccinées
"Sur le plan médical, une telle mesure est tout à fait envisageable et souhaitable", déclare sur LCI le Pr Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon à Paris (voir vidéo en tête de cet article). "Ce sont les non-vaccinés qui remplissent les hôpitaux et vont en réanimation", poursuit-il, prenant l'exemple de son établissement : "dans mon service, sur les huit lits occupés, il y a six ou sept non-vaccinés".
Selon lui, "le taux de circulation virale est plus important chez les non-vaccinés que chez les vaccinés". Dès lors, "sur le plan médical", imposer aux réticents au vaccin de rester chez eux aurait "un sens" en cas de cinquième vague. "Mais cela se heurte à un problème d'acceptabilité, de constitutionnalité."
Flambée des contaminations en Europe et multiplication des mesures coercitives contre les non-vaccinés
Sur le vieux continent, les contaminations explosent. À Berlin, à compter de lundi, les bars et salons de coiffure seront interdits aux non-vaccinés. Une décision prise en réponse à l'augmentation du nombre des cas de coronavirus et à la pression croissante sur les unités de soins intensifs, a expliqué dans un communiqué le sénat de Berlin
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À noter que ces mesures restrictives annoncées par le sénat berlinois sont parmi les plus sévères jamais prises en Allemagne. Le pays qui a battu ces derniers jours son record de nouvelles contaminations quotidiennes. Selon l'Institut Robert Koch (RKI), l'Allemagne a enregistré plus de 50.000 nouveaux cas lors des dernières 24 heures, un record absolu. Cette flambée est attribuée au taux de vaccination relativement faible de la population en Allemagne, un peu plus de 67%.
Au Royaume-Uni, une poussée épidémique avec des taux d'infection parmi les plus élevés au monde. Une décrue s'est amorcée ces derniers jours, mais le pays compte en moyenne plus de 150 morts par jour et le gouvernement a refusé d'introduire des restrictions, comme le masque en intérieur ou des passeports vaccinaux.
Le gouvernement britannique a annoncé mardi que la vaccination anti-Covid deviendrait obligatoire en avril pour les soignants du service public de santé en Angleterre, se donnant du temps pour éviter de fragiliser les hôpitaux cet hiver.
En Belgique, avec 8 000 nouvelles infections par jour en moyenne, le royaume retrouve un rythme de propagation du virus qui n'avait plus été atteint depuis un an. Les hospitalisations suivent la même tendance avec presque 2 000 patients Covid dans les hôpitaux belges.
En Autriche, pays le moins vacciné d'Europe occidentale (63%), on a annoncé qu’à partir de lundi l’obligation d’être vacciné ou guéri du Covid-19 pour pouvoir accéder aux restaurants, hôtels et lieux culturels.
Aux Pays-Bas, depuis le 6 novembre, le « bonnet buccal » fera également son retour, cette fois dans tous les commerces et les lieux intérieurs. L’Italie a pris les devants dès le 15 octobre, en devenant le premier pays européen à rendre son « passeport vert » obligatoire pour tous les salariés.
D’autres réfléchissent à la stratégie à adopter. La semaine dernière, les nouvelles contaminations ont augmenté de 14 % sur l’ensemble du continent. La situation a évolué très rapidement en République tchèque (+ 101 %, 4 100 cas quotidiens), en Hongrie (+ 92 %, 2 600), en Pologne (+ 70 %, 6 100), en Croatie (+ 65 %, 3 100) ou encore en Slovaquie (+ 63 %, 3 400). Dans le Nord, le Danemark a également enregistré une hausse de 80 %, avec 1 500 cas.
Enfin, au-delà des frontières européennes, la Russie a enregistré également un record de contamination depuis le début de la pandémie. Signe d’une épidémie qui ne faiblit pas malgré la semaine chômée décrétée par le président Vladimir Poutine du 30 octobre au 7 novembre.