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Algérie : manifestations et grève générale s’organisent activement

On ne sait si la Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie, dont les animateurs feront mercredi un pré-bilan de deux trois jours de contact direct avec la population, a pu convaincre les syndicats et associations de la société civile non encore représentés au sein de la coordination.

Sa décision d’organiser une autre marche samedi 19 février et une grève générale à une date non encore arrêtée n’aura d’effet sur les masses qu’au prix d’un travail titanesque de sensibilisation. Or cinq jours ne semblent pas fournir la possibilité matérielle de réunir sinon plus du moins autant de manifestants qu’à la marche du 12 février. A moins de compter sur l’apport - non négligeable, il faut le dire - d’une majorité de titres de la presse écrite privée, de chaînes de TV étrangères comme France 24 ou Al Arabia, et sur les différents sites internet.

Réagissant à cette préoccupation, une source proche de la coordination a en effet reconnu hier la difficulté de la tâche «dans un pays où le pouvoir se sert de l’unique chaîne de télévision et de la radio nationales comme d’une arme de destruction massive."http://www.youtube.com/watch?v=vNEuT6SCyRQ

Les commentaires consacrés par ces médias à la marche du 12 sont d’ailleurs «une grossière manipulation par l’image et le son de l’évènement», dénonce notre interlocuteur, convaincu que ces pratiques «provoqueront l’effet inverse au sein de la population». Comme lui, nombreux sont ceux qui, dans les syndicats et diverses catégories sociales, tablent sur le travail de masse pour la mobilisation du plus grand nombre et sur le phénomène d’entraînement pour réaliser, d’une marche l’autre, le raz-de-marée qui imposera le changement et la démocratie.

Un objectif vers lequel la coordination semble avancer doucement mais sûrement, surtout si ses récents contacts avec le syndicat de l’enseignement secondaire et technique (CNAPEST) et celui des paramédicaux (SAP) s'avèrent concluants. Dans ces secteurs comme dans d’autres le mécontentement est tel que des grèves paralysent régulièrement lycées et hôpitaux.

Celle des infirmiers, déclenchée pour une durée illimitée depuis bientôt dix jours, menace de déborder les structures de santé. Les révoltes échappent au contrôle officiel quand elles ont pour seul champ d’expression la rue. Celle-là même dont se sont emparés hier encore les jeunes de Naciria (60 km à l'est d'Alger), empêchant le trafic un après-midi durant entre Tizi-Ouzou et Alger.

F.M