Le vieux César est ressorti du hangar pour suppléer son successeur à propulsion électro-solaire, abîmé par un incendie. (amelaye / Flickr)

Marseille : César, le vieux ferry-boat, a retrouvé la mer

Depuis lundi, César, le vieux ferry-boat marseillais a repris ses rotations entre la marie et le Quai de Rive-Neuve. Il remplace le modèle électro-solaire flambant neuf, mais qui ne cessait de cumuler les pannes.   

Le plus court voyage en mer de l’univers a donc retrouvé son illustre représentant. Le fier César redonne au Vieux-Port des couleurs noir et blanc, en version Pagnol et Raimu. Retour vers le passé, en quelque sorte. 

Depuis trois ans, l’antique César et son moteur au fioul était rangé dans le placard à souvenirs. Tout juste bon à servir de temps en temps pour quelques clichés nostalgiques. Son successeur ultra-moderne, à propulsion électro-solaire, était présenté comme l’avant-garde du transport maritime sur les parcours de moins de trois cents mètres. 

Et, révolution suprême, la mise en service du petit nouveau s’était accompagnée de la gratuité totale offerte aux passagers. Auparavant, il fallait débourser quelque cinquante centimes pour un aller simple. Avec l’arrivée du ferry électro-solaire, la mairie décida, dans un élan de générosité, que traverser la mer à contre-sens serait gratuit pour tous.   

Il faut préciser que la fin de la première carrière du vieux César avait été ternie par une sombre affaire de double billetterie. Et quitte à s’asseoir sur une petite manne financière touristique, il devenait plus simple pour tout le monde de ne pas avoir à gérer la vente des tickets. Mais ça aussi, c’est du passé. Passons. 

 

Un petit jeune bien trop fragile 

Voici donc le nouveau ferry qui s’installe sur le Lacydon. Oui mais voilà... César l’ancien n’était déjà pas forcément réputé pour sa fiabilité. Les arrêts pour “maintenance technique” pendant quelques jours, voire quelques semaines, étaient déjà fréquents. Avec le petit jeune, ils sont devenus carrément habituels. Apercevoir le ferry voguer sur les flots relevait presque de l’exploit. 

La faute à quelques contraintes liées au mode de propulsion non-polluant. Mine de rien, il en faut de l’énergie pour passer de la mairie au Bar de la Marine. Et le moteur électro-solaire s’essoufflait bien trop vite. 

Le coup de grâce pour le pour le ferry écolo fut porté il y a quelques semaines. L’incendie d’un bateau amarré à proximité l’endommageait gravement, mettant un terme, tout au moins provisoire, à son aventure. 

En pleine année européenne de la culture, l’absence totale de l’un des emblèmes de Marseille n’était pas concevable. Et c’est comme ça que le papet est ressorti du hangar. Le temps que le minot se refasse une beauté. Il se pourrait même que César ne retrouve pas la tranquillité de la retraite avant longtemps. 

La traversée du port en travers devrait lui être confiée définitivement. Pour le successeur, la mairie a d’autres ambitions. Quand les réparations et les améliorations techniques seront terminées, il assurerait une liaison entre le quai de la Fraternité et le MUCEM

L’aventure exaltante du large, quoi...