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Algérie : chômeurs, sans-logis, ils s’aspergent d’essence et mettent le feu à leur corps.

En l’espace de quelques jours, trois citoyens se sont immolés par le feu en Algérie. L’extrême détresse et l’impuissance face à des difficultés sociales insurmontables conduisent ainsi des citoyens, jeunes le plus souvent, à s’autodétruire de cette façon qui traduit le paroxysme du désespoir.

Agé de 41 ans et père de six enfants, un agent de sécurité à la daïra (sous-préfecture) de Bordj-Menaiel, à une cinquantaine de KM d’Alger, s’est immolé sur son lieu de travail le 12 janvier dernier. A l’origine de ce drame, selon ses proches, son «exclusion arbitraire» de la liste des bénéficiaires de logement sociaux. Il est en attente de relogement depuis le séisme de 2003 qui avait sérieusement endommagé son habitation et collectionnait les promesses.

L’individu a été secouru par l’un de ses collègues et est à présent en observation à l’hôpital.
Vendredi et samedi, dans les villes de Jijel et de Tébessa (est du pays), deux jeunes ont eu aussi recours à cet acte désespéré, s’aspergeant d’essence et mettant le feu, rapporte le correspondant sur place du quotidien El Watan, dans son édition du 15 janvier.

Selon la même source, l’un des deux, âgé de 26 ans, s’est immolé en plein centre-ville de Jijel devant les passants médusés, qui se sont précipités pour lui porter secours. Il souffre de brûlures au troisième de degré mais a eu la vie sauve. Le jeune homme ne supportait plus sa situation sociale et l’absence de toute possibilité d’amélioration, tout comme l’autre victime du même âge qui s’est immolée dans une commune proche de la ville de Tébessa, désespérée de se voir refuser un emploi à la mairie.