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Découvert bancaire : ce qui va changer pour des millions de Français dès novembre 2026

Une directive européenne va bouleverser les habitudes bancaires de millions de Français. À partir du 20 novembre 2026, les découverts ne seront plus accordés automatiquement. Les banques devront obtenir une autorisation explicite de leurs clients, même pour quelques dizaines d'euros. Une révolution qui inquiète les ménages les plus modestes.

L'ordonnance n° 2025-880, publiée au Journal officiel le 4 septembre dernier, transpose en droit français la directive européenne CCD2 sur le crédit à la consommation. Cette réforme majeure vise à mieux protéger les emprunteurs face aux risques de surendettement. Mais elle pourrait aussi compliquer la vie quotidienne de nombreux Français habitués à terminer le mois dans le rouge.

Concrètement, à partir de l'automne 2026, tous les découverts bancaires seront requalifiés en crédits à la consommation classiques. Fini la distinction entre les découverts de moins de 90 jours et les autres. Désormais, les mêmes règles s'appliqueront à tous, quelle que soit la durée ou le montant concerné.

Les établissements bancaires devront réaliser une analyse de solvabilité systématique avant d'accorder le moindre découvert. Cette obligation s'appliquera même pour des montants inférieurs à 200 euros. Les clients aux revenus trop faibles ou déjà endettés pourraient ainsi se voir refuser cette facilité de trésorerie qui leur permettait jusqu'ici de boucler les fins de mois difficiles.

15% des Français concernés, 29% des foyers modestes

Les chiffres donnent le vertige. Environ 15% des Français ont recours régulièrement au découvert bancaire. Cette proportion grimpe à 29% parmi les foyers dont le revenu mensuel net est inférieur à 1 400 euros. Pour ces ménages, le découvert constitue souvent l'ultime filet de sécurité avant la fin du mois.

La Banque de France se veut toutefois rassurante. Les autorisations de découvert déjà existantes ne seront pas concernées par le nouveau régime. Seuls les futurs contrats signés après le 20 novembre 2026 seront soumis aux nouvelles règles. Les clients actuels conserveront donc leurs facilités, du moins tant qu'ils ne changent pas de banque.

Cette réforme s'inscrit dans un mouvement plus large de régulation du secteur bancaire européen. Depuis le 1er janvier 2025, les accords de Bâle III imposent aux banques françaises des exigences de fonds propres renforcées. Selon l'Autorité bancaire européenne, elles devront augmenter leurs réserves de 12,6% d'ici 2028.

Face à ces contraintes cumulées, plusieurs dirigeants bancaires français ont exprimé leur souhait d'une pause réglementaire. Le Gouverneur de la Banque de France lui-même a relayé cette demande. Car l'accumulation des normes pourrait affecter jusqu'à 30% de la distribution de nouveaux crédits, selon les estimations du secteur.

En attendant novembre 2026, les Français ont encore le temps de s'adapter. Les experts conseillent de négocier dès maintenant une autorisation de découvert formalisée avec sa banque, afin de sécuriser cette facilité avant l'entrée en vigueur des nouvelles règles. Une précaution qui pourrait s'avérer précieuse pour traverser les futures fins de mois difficiles.

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