Marseille : l’ami de tous, Saïd Joliette, nous a quittés

Marseille : l’ami de tous, Saïd Joliette, nous a quittés

Il est parti sur la pointe des pieds, emporté par une maladie scélérate qui s’est emparée comme une pieuvre de tout son être au mitan de ses 70 ans. Un rapt. 

Saïd Saï, de son vrai nom, est né en Algérie en 1952. Il est arrivé en France à l’âge de 11 ans. Passionné par l’automobile, il s'oriente vers la mécanique et décroche un CAP. En 1974, il fonde son entreprise au 68 rue de la Joliette et se distingue par un talent d’entrepreneur qui fera la fierté des Algériens de Marseille. «Said Joliette» l’appelait-on, tant il se confondait avec le quartier marseillais où il fit prospérer une belle affaire d’exportation de voitures vers l’Algérie durant les années 80 et 90. Nous sommes nombreux à avoir gardé le souvenir amusant de cette enseigne qui coiffait les parebrises de voitures en partance pour Alger : « Joliette Export ».

Saïd travaillait avec pugnacité. Il a créé des emplois et multiplié les coups de main dans son entourage. L’homme, tout comme le chef d’entreprise, était disponible à tous les instants, sans limite d’heures, sans répit. Il vivait à cent à l’heure, avec une bonne humeur inaltérable.

Saïd était connu pour sa gentillesse et sa générosité. Tous ceux qui l’ont approché, côtoyé, accompagné dans le labeur, dans des moments de camaraderie, dans le partage d’initiatives de toute nature, garderont le souvenir d’un personnage à l’écoute de tous avec un sourire apaisant et une main constamment tendue vers les plus faibles, les plus nécessiteux. 

Emporté par ce même élan et l’envie sincère de représenter ses compatriotes de la diaspora au Parlement, il s’était engagé avec conviction et dignité dans un combat politique sous les couleurs du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD). Cette expérience courageuse valait son pesant d’enthousiasme. Hélas, face à lui, les requins étaient là. Invincibles. Ses amis, ses compagnons de lutte se souviennent qu’il en sortit la tête haute, avec une grande fierté et un peu d’amertume. 

Said Joliette, Marseillais jusqu’au bout des ongles, sera inhumé dans son village natal de Taourit, commune de Bouzguene, dans cette terre kabyle qu’il chérissait tant. Les portes du paradis lui sont sans doute grandes ouvertes.

L’équipe de mediaterranee.com partage la douleur de sa famille et de tous ses proches.