Marseille: des roses blanches sur le Vieux Port en hommage aux victimes du 17 octobre 61

Des centaines de personnes se sont rassemblées lundi 17 octobre au centre-ville de Marseille en souvenir des victimes de la répression policière le même jour de l'année 1961 au cœur de Paris.

"Cinquante ans ça suffit, reconnaissance du crime d'Etat!" ont scandé les manifestants qui ont marché de la gare Saint-Charles au Vieux port, dont certains avaient des roses blanches à la main.

Rassemblés à l'appel d'un collectif d'associations, les participants au cortège étaient accompagnés de plusieurs élus de gauche (PC, NPA, Les Verts, PS). L'association des "pieds-noirs" progressistes était partie prenante avec une banderole distincte.

Les noms des victimes ont été lus à trois reprises durant des haltes avant d'arriver sur le Vieux Port. La lecture d'un texte sur les lieux a rappelé le déroulement des faits ce triste jour d'octobre 1961 lorsque les balles de la police de Papon ont fauché des manifestants pacifiques et sans défense.

"Qu'importe les générations, tous étaient beaux, tous étaient jeunes!" Venus exprimer leur attachement à l'indépendance de leur pays, l'Algérie, ils étaient loin de se douter qu'un plan de répression violente leur était préparé, que les policiers avaient "carte blanche" de la part du sinistre préfet de police de l'époque, Maurice Papon.

Les manifestants ont observé une minute de silence avant de jeter symboliquement les fleurs dans les eaux du port.

Les associations organisatrices de la commémoration du cinquantenaire de la répression du 17 octobre 1961 interpellent le gouvernement Français pour une reconnaissance officielle de ce crime colonial à quelques mois de la proclamation de l'indépendance de l'Algérie. Elles dénoncent le flou entretenu par les autorités autour de ces faits et demandent des lieux de reconnaissance et de commémoration.