France : la révolte des travailleurs sans-papiers sous-payés et surexploités
Par N.TPublié le
Employés dans divers secteurs, la construction, la logistique, les déchets ou encore le nettoyage, les sans-papiers réclament leur régularisation et leurs droits en refusant de continuer à être exploités. Ce mardi 17 octobre, ils ont lancé une grève surprise dans plusieurs entreprises d'Île-de-France. La CGT leur apporte son soutien
Gérard Ré, membre du bureau confédéral du syndicat, explique que cette grève vise à faire reconnaître la réalité de leur travail et à obtenir les mêmes droits que les autres travailleurs.
Selon lui, environ 700 000 employés sans-papiers sont présents en France, dont plusieurs dizaines de milliers en région parisienne, principalement employés en intérim.
Il rappelle que la CGT lutte depuis quinze ans pour défendre les droits de ces travailleurs et met en lumière la réalité de leur conditions difficiles dans des secteurs précaires.
Des salaires inférieurs au SMIC
Cette grève intervient dans un contexte politique où l'extrême droite et une partie de la droite tentent de récupérer le sujet et de contester l'article 3 du projet de loi sur l'immigration porté par le ministre Gérald Darmanin. Cet article prévoit la délivrance d'une carte de séjour temporaire pour les travailleurs exerçant des métiers en tension.
Gérard Ré estime que ce projet de loi ne répond pas aux problèmes, notamment en ce qui concerne la définition de "métiers en tension", la création de titres de séjour et la prise en compte des travailleurs sans-papiers intérimaires.
Il exprime également ses craintes quant à la possible mise de côté de la question des régularisations dans le contexte international et politique actuel.
Les femmes discriminées et surexploitées
Pour prouver la réalité de leur emploi, il suggère de produire des paiements ou des preuves de présence dans une entreprise, mais souligne également le besoin d'inspecteurs du travail en nombre suffisant pour faire appliquer les lois.
En outre, la CGT souligne la revendication de salaires décents pour les travailleurs sans-papiers, qui sont souvent soumis à l'arbitraire des employeurs et touchent des salaires inférieurs au SMIC.
Les travailleuses sans-papiers, quant à elles, endurent les discriminations liées à leur genre ainsi que des conditions de travail encore plus précaires.