Les palestiniens interdits d’expression en France, la militante Mariam Abudaqa, en séjour régulier, en voie d’expulsion
Par N.TPublié le
Cette défenseuse des droits des femmes palestiniennes est venue en France légalement pour donner une série de conférences, mais a été arrêtée le lundi 16 octobre. Son voyage en France, qui comprenait des interventions à Paris, Lyon, Saint-Étienne, Metz, Martigues et Marseille, a été écourté par un arrêté d'expulsion pris par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Le gouvernement français justifie cette décision en se référant à l'appartenance de Mme Abudaqa au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation considérée par l'Union européenne comme étant liée au terrorisme.
Les autorités estiment aussi que la participation médiatisée de Mme Abudaqa à des événements et manifestations risque d'attiser les tensions et de créer des troubles à l'ordre public en France.
Depuis son séjour en France, Mariam Abudaqa a vu plusieurs de ses interventions être interdites par les autorités françaises. Par exemple, sa conférence à l'Assemblée nationale, prévue le 9 novembre à l'invitation du groupe La France insoumise, a été annulée à la demande de la présidente de l'Assemblée nationale.
Une violation de la loi et un mélange d'arguments spécieux
Actuellement assignée à résidence dans un hôtel de Marseille, Mme Abudaqa a exprimé son incompréhension quant à cette décision et souhaite quitter la France au plus vite. Selon elle, son but était de parler des femmes et des droits de l'homme, mais les autorités françaises ont estimé que ses prises de parole risquaient de créer des tensions et de la violence.
La décision du ministère de l'Intérieur a été vivement critiquée par ses partisans. Pierre Stambul, porte-parole de l'Union juive française pour la paix, affirme que cette décision est une violation de la loi et accuse le gouvernement de mélanger les arguments pour justifier l'expulsion de Mme Abudaqa.
À Marseille, toutes les manifestations de soutien à la Palestine ont été interdites, ce qui a conduit à l'arrestation de plusieurs militants. De plus, le MuCem a décidé de reporter une journée consacrée à la Palestine pour « éviter tout problème ».