Tunisie: l'or des Ben Ali aurait transité par les aéroports français
Par N.TPublié le
Selon le quotidien Nice Matin, près de 1.800 lingots d'or sortis de Tunisie ont transité par les aéroports de Nice, Marseille, Orly et Roissy, depuis janvier 2011 et jusqu'à avril dernier, et les douaniers auraient fermé les yeux. Il s'agirait de l'or détenu par l'ex-président Ben Ali et sa famille.
Le quotidien cite un douanier marseillais gardant l'anonymat selon lequel "c'est soit l'or de Kadhafi, soit celui de Ben Ali!" . Les tentatives de recueillir des informations à ce propos auprès de la direction des douanes ont été vaines, indique Nice Matin qui croit savoir par ailleurs que le ministère du Budget cherche encore des "éclaircissements".
Selon l'enquête, pendant plus d'un an et demi et jusqu'en avril 2012, des "passeurs" tunisiens ont fait transiter d'importantes quantités d'or par plusieurs aéroports français sans que nul ne s'y oppose et qui auraient été acheminées au Proche-Orient. Une nouvelle "mule" tunisienne a été interceptée mercredi 13 février sur le vol Djerba-Nice, avec douze kilos en lingots d'or.
"De l'or, on n'en voit jamais, mais alors jamais, passer!. Du coup, la troisième fois qu'un Tunisien est venu spontanément nous dire qu'il était porteur de 10, 20 voire 40 kilos en lingots, on s'est dit qu'il devait y avoir un... petit problème. Quand on a su que c'était pareil à Marseille et Paris, on a fait remonter l'info. Il ne nous a jamais été demandé d'intervenir", a déclaré un douanier niçois, cité par le journal.
L'or est considéré dans l'UE comme "une marchandise comme une autre", simplement soumise à une obligation déclarative. Les "mules tunisiennes" n'hésitaient donc pas à déclarer aux douaniers leur or à l'arrivée et "d'expliquer, billets d'avion à l'appui, qu'ils n'étaient de toute façon qu'en transit. Leur destination finale était systématiquement la même: soit Istanbul, soit Dubaï", rapporte Nice Matin.
La fréquence des "passages", les quantités et l'origine des lingots a toutefois suscité la méfiance des douaniers qui ont alerté le Groupe opérationnel de lutte contre le terrorisme de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), mais sans plus de résultats.