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Kadhafi, le « guide » perd le nord et souffle le chaud et le froid

A quoi joue donc Kadhafi ? Le « guide» est-il désarçonné par la résolution du Conseil de sécurité donnant le feu vert pour stopper la machine de guerre déployée contre son peuple au point d’ordonner un cessez-le-feu ? Cherche-t-il tout simplement à gagner du temps pour encore avancer, renforcer ses positions, rendre l’intervention plus compliquée sur le terrain, et susciter des divisions dans la Communauté internationale sur le front diplomatique ?

Il y a sans doute dans le comportement du « guide » un peu de tout ça à la fois. Kadhafi fait feu de tout bois, actionne plusieurs leviers. Il sonne le tocsin auprès des populations dont il a acheté la fidélité, les images défilent à la télé publique des manifestations de soutien dont il se targue, il promet des représailles, crie à la trahison, menace de dévoiler des secrets, agite l’épouvantail d’El Qaida, et ordonne même un cessez-le-feu.

Entre temps, ses troupes se sont dangereusement rapprochées de Benghazi, fief de l’opposition, qu’elles tiennent sous la menace des armes lourdes. Des combats auraient eu lieu aux alentours de la ville, pendant que le ministre libyen des Affaires étrangères annoncait l’arrêt des opérations, demandant même l’entrée d’observateurs internationaux sur le territoire.

En réalité, le « guide » ne sait plus vraiment dans quelle direction aller, alors il joue une dernière carte en tablant sur son image d’illuminé imprévisible qui pourrait tendre le piège redouté d’un engrenage, d’un futur bourbier. Peine perdue, car c’est précisément ce que veut à tout prix éviter la communauté internationale, à l’inverse de l’aveuglement de Bush dans l’intervention en Irak.

Le sommet prévu samedi 19 mars à Paris regroupant l’Union européenne-Union Africaine-Ligue arabe en présence du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, va préciser la conduite à tenir sur le terrain pour changer le rapport de force en faveur de l’opposition Libyenne. Un fait nouveau dans l’histoire des dictatures, qui fait perdre le nord au « guide » de triste renommée, et dont c’est assurément le début de la fin.