Algérie. Air France toujours en peine de ramener un millier de passagers
Par N.TPublié le
Plus d’un millier de personnes tentent désespérément d’embarquer dans les avions d’Air France au départ d’Alger pour rejoindre leur résidence et leurs emplois en France. Faute de programme de vols, ils sont en rade dans une ville sévèrement confinée chaque jour à partir de 15 heures.
Ils vivent le cauchemar… plus d’un millier de personnes, des célibataires et des familles, Français d’origine algérienne pour la plupart, s’agglutinent régulièrement aux portes de l’aéroport d’Alger dans l’espoir de prendre un vol pour rejoindre leur résidence en France.
Les voyages entre l’Algérie et la France sont suspendus depuis le 17 mars. La compagnie Air France est néanmoins autorisée à effectuer des vols de rapatriement. Mais encore faut-il parvenir à embarquer, ce qui se révèle aléatoire selon les témoignages recueillis par l’Humanité.
Les services consulaires sont aux abonnés absents, l’inscription par mail, une bouteille à la mer, déclenche... des réponses automatiques. Les candidats au voyage viennent de tous les coins du pays tenter leur chance. Mais à 15 heures tapantes, début du confinement strict dans la ville d’Alger, il leur faut courir trouver un refuge en attendant l’annonce d’un vol hypothétique, su le plus souvent par le bouche-à-oreille. Un chemin de croix.
Jointe au téléphone, Nedjma raconte son calvaire, « je suis venue en Algérie le 15 mars 2020 pour l’enterrement de mon père, à Constantine. Bloquée ici quelques jours après, j’ai pris contact pour connaître les modalités de mon rapatriement. Mais plus de réponse depuis le 25 mars ». Pas de télétravail chez son employeur, Nedjma est donc mise d’office en congés.
Le 11 avril, elle tente sa chance sur un vol programmé ce jour-là. Elle raconte : « la compagnie fait l’appel à la porte d’embarquement, les gens se pressent en oubliant tous les gestes barrières, sans compter que personne ne porte de masque ». La chance n’est pas au rendez-vous. « Étant devenue une personne à risque, par la force des choses, je ne peux me faire héberger chez des amis ou des proches, il faut à chaque fois trouver un hôtel au prix fort vu les circonstances ». La triple peine.
Quand par miracle ils arrivent à joindre le service de presse du consulat de France, ces voyageurs perdus s’entendre dire qu’il faut « prendre patience, car ils sont très nombreux ».
La compagnie Air France aurait rapatrié des milliers de personnes restées au Maroc et en Tunisie. Alger reste en revanche un point noir, plus d’un mois après la suspension des vols. La perspective d’un retour à leur domicile est pour l’instant tristement compromise pour ces centaines de binationaux. Le confinement dans le confinement.