Réfugiés aux portes de l’Europe: le cri d’alarme de Médecins sans frontières (MSF)
Par N.TPublié le
L’ONG qui dresse le bilan de ses actions en 2015 pointe « l’échec catastrophique de l’Europe à répondre aux besoins des réfugiés et migrants à ses portes ». Le rapport intitulé « Parcours du combattant vers l’Europe » dénonce le triste sort des personnes qui demandent refuge, dont les difficultés et les souffrances sont aggravées par les politiques d’accueil.
MSF formule cinq souhaits afin que l’année 2016 ne soit pas aussi cauchemardesque pour les réfugiés qui continuent à s’acheminer désespérément vers les pays européens.
Ouverture de voies sécurisées
MSF demande l’ouverture de voies sécurisées et légales pour les demandeurs d’asile, afin de diminuer la place laissée aux passeurs et d’éviter aussi que les frontières ne s’érigent en murs entre les pays.
Programme de recherche en mer
L’ONG estime nécessaire « un ambitieux programme européen de recherche et sauvetage en mer », un programme qui s’approche « aussi près que possible des points de départ des bateaux », c’est-à-dire des lieux où ne va pas Frontex (l’agence de surveillance des frontières extérieures de l’Europe) et où se déroulent pourtant la plupart des naufrages.
Investissement pour accueillir davantage
Les médecins demandent aussi que l’Europe tout entière investisse « dans une capacité de réception qui respecte les standards européens plutôt que dans des mesures de dissuasion » ; qu’« en l’absence d’un système d’asile européen, l’Union soit capable d’investir de manière ambitieuse dans un programme de relocalisation intra-européen », et finalement qu’on en finisse « avec les actes de violences et abus perpétrés par les autorités représentantes de l’Etat ».
Selon l’ONG, « à travers toute l’Europe, la majorité des maladies traitées par les équipes médicales de MSF pourraient être évitées si un passage sécurisé et des conditions de réception décentes étaient en place (…) En ouvrant, puis fermant leurs frontières, de manière dangereusement capricieuse », les gouvernements ont créé « des stress insensés et des conditions de passage dangereuses pour des milliers de personnes (…) Ils ont joué avec la santé, la dignité et le bien-être des migrants, réfugiés et demandeurs d’asile ».
MSF estime enfin dans son rapport que « l’Europe et ses Etats membres ont la capacité de placer la vie et le bien-être de ces personnes au centre de leurs décisions ».