Accusé de blasphème, le rappeur iranien Amir Tataloo est condamné à mort 

Accusé de blasphème, le rappeur iranien Amir Tataloo est condamné à mort 

Amir Tataloo, un pionnier du rap iranien, a été condamné à mort par un tribunal iranien après avoir été jugé coupable de blasphème, rapporte le 29 janvier un un média local. 

Le journal réformiste Etemad a indiqué sur son site internet que la Cour suprême avait accepté l'appel du procureur contre une peine initiale de cinq ans de prison, et qu'Amir Tataloo avait cette fois-ci été condamné à mort pour avoir insulté le prophète Mahomet. Le jugement actuel n'est pas définitif et peut encore être contesté, précise l'article.

Âgé de 37 ans, Amir Tataloo est un chanteur et compositeur qui a marqué le paysage musical de l'Iran en étant l'un des pionniers du rap dans le pays, débutant sa carrière au début des années 2000. En 2018, il a déménagé à Istanbul. Les autorités iraniennes ne lui avaient pas accordé de licence musicale. 

En décembre 2024, il a été extradé de la Turquie vers l'Iran sur ordre d'un tribunal révolutionnaire de Téhéran. Son procès avait débuté en mars 2024, avec des accusations d'« encourager la jeunesse à la prostitution », de « propagande contre la République islamique » et de « diffusion de contenus obscènes à travers clips et chansons ».

Avant son exil en Turquie, Amir Tataloo avait été appréhendé à plusieurs reprises, notamment en 2016 pour des faits de « perturbation de l'opinion publique ». Tatoué de la tête aux pieds, le rappeur avait fait parler de lui lors de l'élection présidentielle de 2017 en soutenant le candidat ultra-conservateur Ebrahim Raïssi, qui perdra face au président sortant Hassan Rohani, avant de devenir président en 2021. 

En 2015, Amir Tataloo s'était aussi distingué en rédigeant une chanson de soutien au programme nucléaire iranien lors de la conclusion de l'accord entre Téhéran et la communauté internationale.