Facebook en bourse : fini le conte de fée?
Par N.TPublié le
Au commencement, une idée de partage de la diversité des sensations individuelles, étrangement simple, dressée sur la Toile avec ingéniosité, tissant un formidable réseau qui rassemble aujourd’hui plus de 900 millions d'utilisateurs… Voir et être vu, lire et être lu, remonter presque à l’infini la piste des affinités et des retrouvailles… Un art suprême de la communication proche de la magie !
Le phénomène Facebook a fait ainsi irruption dans la vie des internautes au point de devenir quasiment un réflexe accompagnant toute connexion. Son développement spectaculaire force l’admiration à l’échelle de la planète et fait rêver les constructeurs de réseaux sociaux, ce monde virtuel d’une nouvelle dimension, qui raccourcit le temps des échanges et multiplie les acteurs à l’infini.
Alors, forcément, l’argent a coulé en abondance pour nourrir la croissance fabuleuse de la jeune pousse née sur le campus d'Harvard, devenue une affaire juteuse. Après à peine huit ans d’existence, la start-up pèse 105 milliards de dollars et son chiffre d’affaire progresse à une allure vertigineuse. Dès lors, annoncée avec fracas, son entrée en bourse, vendredi 18 mai, devait faire l’évènement, faire monter la fièvre chez les investisseurs.
Amère surprise, il n’en fut rien, Facebook a été plutôt accueilli comme un chien dans un jeu de quilles. Introduite au prix de 38,23 dollars, l’action a progressé de seulement 0,61%, provoquant même un recul des autres valeurs sur le même marché. Le réseau LinkedIn a chuté de 5,9%, la société Groupon d’achats groupés de 6,7% et Zynga, le fournisseur de jeux proposés par Facebook, de 13,4 %.
Ce mouvement traduit la prudence et la méfiance des investisseurs, qui attendent de voir et de soupeser la puissance des uns et des autres sur ce marché. La start-up sympa a changé de monde, le temple des échanges s’apprécie à présent en termes de valeurs boursières conditionnées par une rude bataille. Le choc des titans est annoncé autour de la manne publicitaire. Condamné désormais à une croissance encore plus fulgurante, le réseau Facebook doit confirmer son "profil" de fusée à étages ou s'abimer en bourse. Le monde des affaires ne laisse pas place au rêve. Est-ce le début de la fin d'un conte de fée?