Des heurts ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi (Xinhua)

Egypte : la place Tahrir flambe à nouveau : 33 morts et des centaines de blessés

Les heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont fait 33 morts sur la place Tahrir, selon un dernier bilan annoncé lundi 21 novembre. La police a usé de gaz lacrymogènes et de balles réelles. A huit jours du premier scrutin législatif depuis le départ d'Hosni Moubarak, le pouvoir militaire qui ne semble pas disposé à passer la main aux civils est fortement contesté.

Des manifestations ont également eu lieu à Alexandrie, deuxième grande ville du pays a Suez, sur la mer Rouge, et dans la ville d'Ismaïlia, sur le canal de Suez.

Les manifestants réclament le départ du maréchal Hussein Tantaoui, à la tête du Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui dirige le pays depuis la chute du président Moubarak, en février dernier.

L’armée ne cache pas en effet sa volonté d’occuper une place privilégiée sur l’échiquier du pouvoir, envisageant notamment une proposition constitutionnelle qui lui accorde une autorité exclusive sur la gestion de ses affaires et de son budget.

Une quarantaine d'associations et de partis politiques qui s’opposent à une telle perspective avaient appelé à manifester vendredi pour "protéger la démocratie et le transfert du pouvoir." La crainte est grande de se voir confisquer la révolution.

Selon une dépêche de l'agence Mena diffusée samedi soir, le vice-premier ministre Ali Al-Silmi aurait modifié deux articles contestés du projet. L'alinéa de l'article 9 qui faisait de l'armée la garante de la légitimité constitutionnelle aurait été retiré. Les dispositions relatives à la gestion des « affaires internes », auraient été modifiées, ainsi que celles qui prévoyaient la création d'un Conseil national de défense présidé par le chef de l'Etat.

Des élections législatives qui doivent débuter le 28 novembre et s'étaler sur plusieurs mois. Des voix s’élèvent cependant dans la classe politique pour demander une révision de ce calendrier en donnant la priorité à l’élection d’une assemblée constituante, à des présidentielles puis à des législatives.