Tunisie: l'opposition dans la rue pour dénoncer la violence politique
Par N.TPublié le
Trois partis tunisiens d'opposition: le Républicain, la Voie démocratique et "Nidaa Tounes" (Appel de Tunisie) ont appelé lundi 22 octobre à une marche pacifique de protestation pour dénoncer la violence politique. Plusieurs centaines de manifestants ont défilé sur l'Avenue Bourguiba en direction de la Place des Droits de l'homme dans le centre-ville de Tunis en présence d'une concentration massive de forces de l'ordre et d'unités militaires, selon des sources concordantes.
Les renforts sécuritaires ont été déployés dès samedi 20 octobre dans la capitale tunisienne ainsi que dans d'autres régions du pays en prévision de la célébration du premier anniversaire de la tenue des élections le 23 octobre 2011.
S'arrêtant devant le siège du ministère de l'Intérieur, les manifestants ont exprimé leur mécontentement quant à la dégradation des volets sécuritaire et socio-économique. Les " Dégage" fusent de partout à destination de la Troïka (coalition tripartite au pouvoir), décrit un journaliste de Xinhua présent sur place.
Plusieurs personnalités politiques tunisiennes ont participé à cette marche, dont l'ex-gouverneur de la Banque centrale de Tunisie Mustapha Kamel Nabli.
Le 23 octobre marque un tournant...
"Cette marche cherche essentiellement à dénoncer toute forme de violence que soit verbale, physique ou encore politique", a déclaré le secrétaire exécutif du parti Républican, faisant allusion au décès il y a quelques jours d'un militant du parti "Appel de Tunisie" à Tataouine (Sud-est tunisien) suite à une marche qui a dégénéré en actes de violences.
Selon la secrétaire générale de ce parti Mme Maya Jéribi, ce mouvement de protestation appelle l'actuel gouvernement tunisien à "assumer toute sa responsabilité et à s'engager dans un processus de dialogue afin de récupérer la confiance et rassurer le citoyen quant à la situation actuelle et future de son pays".
La marche s'est déroulée dans le calme et aucun incident n'a été enregistré sachant qu'elle a fusionné avec une deuxième marche organisée (au même temps ou presque) par le Front populaire, un nouveau rassemblement de partis politiques de l'opposition tunisienne.
Aux yeux de celle-ci, la date du 23 octobre est un tournant, marquant la fin de la légitimité du gouvernement actuel. Pour ce dernier en revanche, dominé par les islamistes d'Ennahda, elle symbolise l'entrée de la Tunisie dans l'ère démocratique.