Les parlementaires tunisiens débattent du projet de loi «antiterroriste»
Par N.TPublié le
Les députés Tunisiens examinent, depuis mercredi 22 juillet et durant trois jours, un projet de loi « antiterroriste » dans un contexte tendu au plan sécuritaire, après les les attaques en juin à Sousse (38 touristes tués) et en mars au musée du Bardo (22 morts, dont 21 touristes), revendiquées par le groupe État islamique.
Le texte a longuement traîné faute de consensus. Le projet qui est enfin débattu a fait l’objet d'un accord en commission entre les principaux groupes parlementaires, le parti islamiste Ennahda et le parti Nidaa Tounès du président Béji Caïd Essebsi.
La crainte de mesures liberticides fait d’ores et déjà réagir des ONG ainsi que les partis de gauche.
Plusieurs ONG, dont Human Rights Watch et Amnesty International, se sont d'ores et déjà inquiétées de l’application de mesures liberticides, entre autre, le délai de garde à vue de 15 jours sans l’assistance d’un avocat.
Des pressions sur les médias sont également redoutées dans le traitement des informations à caractère sécuritaire, notamment les dépassements éventuels de la part des autorités de police.
La faillite des dispositifs de protection
« Nous avons peur que la lutte contre le terrorisme ne se transforme en une lutte contre les mouvements sociaux et populaires », explique par ailleurs Ammar Amroussia, élu du Front populaire, cité par l’AFP.
La gauche soupçonne en effet la coalition aux commandes (libéraux et Ennahda) de tenter de mettre à profit la menace terroriste pour un retour à l’ordre ancien.
Au plan sécuritaire, le Front Populaire propose une plus forte coordination avec l’Algérie ainsi que la mise en place d’un Conseil national du renseignement sous contrôle du parlement.
Les deux derniers attentats (Bardo et Sousse) qui ont révélé de graves défaillances dans les dispositifs de protection et d’intervention, auraient sans doute pu être évités avec un meilleur fonctionnement des services de renseignements.