Christine Boutin avait déclaré dans la revue Charles en avril 2014 : "L'homosexualité est une abomination". (Rainbow Info/Twitter)

Procès Christine Boutin : le Refuge se constitue partie civile

Le Refuge rejoint les nombreuses associations et personnes qui entendent se constituer partie civile dans le cadre de la plainte initialement déposée par l’Inter-LGBT contre madame Christine Boutin. Le procureur de la République fait en effet citer madame Christine Boutin ce vendredi 23 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris pour "provocation publique à la haine, la violence ou la discrimination à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de l'orientation sexuelle".

Pour mémoire, faisant vraisemblablement référence au Lévitique, madame Christine Boutin avait déclaré, dans un entretien publié dans la revue Charles en avril 2014 : « L'homosexualité est une abomination ». Le Refuge, représenté par Maître Charles Bernier, avocat au barreau de Montpellier, se constitue partie civile considérant que, « quelle que soit l’issue du procès, il est important de dénoncer ces propos devant les juges qui statuent au nom du Peuple ».

Les personnes LGBT ont dû affronter, pendant les longs mois qu’ont duré les débats sur la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, une hausse de la violence homophobe, verbale comme physique : les jeunes suivis ou hébergés par le Refuge ont été particulièrement exposés. C’est pour eux et pour leur espoir légitime en une société refusant les réflexes homophobes archaïques que le Refuge se constitue partie civile.

En mars 2012, la délégation parisienne du Refuge avait accueilli madame Christine Boutin dans ses locaux afin qu’elle constate par elle-même la situation des jeunes LGBT victimes d’exclusion ou violences, et qu’elle prenne notamment conscience des conséquences dommageables d'une lecture littérale et décontextualisée des textes dits sacrés. Peine perdue dans le cas de Madame Boutin.