Tunisie : les islamistes d’Ennahda s’accrochent au pouvoir
Par N.TPublié le
Les islamistes du parti Ennahda au pouvoir en Tunisie ont refusé lundi un plan de transition prévoyant l'instauration d'un gouvernement intérimaire jusqu'à la tenue de nouvelles élections.
Les négociations entre le gouvernement islamiste et l'opposition laïque durent depuis trois semaines et achoppent sur la date du futur scrutin ainsi que sur la composition de l'administration qui serait chargée de gérer provisoirement le pays.
La puissante centrale syndicale UGTT, qui fait office de médiateur, a pressé les deux camps de s'entendre et menacé dimanche d'organiser de vastes manifestations pour pousser les dirigeants islamistes à démissionner, rapporte l’agence Reuters.
Ennahda fait valoir que l'Assemblée nationale constituante (ANC) chargée de rédiger la nouvelle Loi fondamentale tunisienne doit achever ses travaux avant une passation du pouvoir.
« Nous avons dit que ce gouvernement ne pouvait pas concrètement démissionner avant la fin de la rédaction de la Constitution », a dit Rafik Abd Essalem, haut responsable d'Ennahda.
L'ANC a pratiquement achevé la rédaction du texte mais la crise politique l'a contrainte à suspendre ses travaux il y a un mois. Ceux-ci n'ont repris que la semaine dernière en l'absence de la plupart des représentants de l'opposition.
La tension monte entre laïcs et islamistes soupçonnés de vouloir instaurer un régime totalitaire à l’image de ce que prévoyaient de faire les Frères musulmans égyptiens sous Morsi.
Les assassinats de deux figures de l'opposition laïque et démocratique, Mohamed Brahmi et Chokri Belaïd, ont marqué un tournant dans la crise tunisienne, confirmant la mise à exécution des plans des intégristes islamistes secrètement en lien avec l’appareil d’Ennahda.