France: l’époux de la femme au niqab interpellée à Trappes livre sa version des faits
Par N.TPublié le
Le mari de la femme au niqab qui a été mis en garde à vue suite au contrôle d'identité jeudi à Trappes (Yvelines) a rendu publique une autre version des faits que celle avancée par les policiers. L’épisode avait déclenché les violences urbaines du week-end.
"Je n'ai pas essayé d'étrangler un policier", comme cela a été dit, s'est défendu Mickaël, 21 ans, converti à l’Islam tout comme son épouse et dont le récit est rapporté par l’AFP.
Jeudi, le couple, qui vit en Seine-Saint-Denis, se trouvait à Trappes, près du square Albert-Camus, en compagnie de la belle-mère et de la belle-soeur de Mickaël et de leur bébé de trois mois. "On aidait ma belle-mère à porter ses courses", raconte le jeune homme en chemisette noire et baskets.
"Les policiers nous ont arrêtés, ils ont dit à ma femme Relevez votre voile. Ma belle-mère est venue voir, un agent de police l'a poussée. Quand ma femme a vu ça, elle leur a demandé pourquoi ils se comportaient de façon agressive. A ce moment-là, ils ont commencé à s'énerver."
Quand son épouse s'est interposée, "le policier lui a dit de se taire, en lui criant dessus. Elle parlait avec les mains, le policier lui a frappé les mains pour les baisser".
"A partir du moment où le policier s'est rapproché de ma femme et a mis sa main vers son visage comme pour la gifler ou la saisir, là j'ai eu peur pour ma femme et je me suis interposé", explique Mickaël, sans préciser de quelle façon il avait agi.
Interpellé par les policiers qui, ajoute-t-il, l'ont "insulté" dans la voiture qui le conduisait au commissariat, il a été placé en garde à vue.
"La garde à vue s'est passée correctement dans l'ensemble, à part pour les repas. Ils m'en proposaient pendant la journée mais pas le soir", a déploré ce musulman, qui pratique le ramadan et qui jeûne donc jusqu'à la tombée de la nuit.
Soutenu par l'Union des associations musulmanes de Seine-Saint-Denis (UAM 93), qui prend en charge ses frais d'avocat, le jeune homme sera jugé devant le tribunal de Versailles à la rentrée.