Grèce: une sortie de la zone euro serait «dévastatrice», selon le Premier ministre
Par N.TPublié le
Une sortie de la zone euro serait "dévastatrice pour la Grèce" et provoquerait un "cauchemar géopolitique", estime le Premier ministre grec Antonis Samaras, dans un entretien à paraître vendredi dans le quotidien français Le Monde.
"Une Grexit (expression en anglais combinant les mots "Greece" et "exit", signifiant la sortie par la Grèce de la zone euro, ndlr), comme on l'appelle, serait dévastatrice pour la Grèce et préjudiciable pour l'Europe", a indiqué M. Samaras, dans l'entretien dont le texte est disponible dès jeudi après-midi dans la version électronique du Monde.
Une sortie de la zone euro "se traduirait par une nouvelle baisse de 70% de notre niveau de vie (...), par l'action combinée d'une dévaluation et de l'inflation", a prédit M. Samaras, soulignant : "Aucune société ne peut aborder ce choc."
Un cauchemar géopolitique…
"Les bouleversements sociaux pourraient devenir très contagieux dans les autres pays européens. Combiné à l'instabilité du Proche et du Moyen-Orient, cela pourrait devenir un cauchemar géopolitique qui dépasserait les frontières grecques", a averti M. Samaras.
"La réaction des marchés financiers qui anticiperaient la sortie d'autres pays européens, provoquant un effet domino", a ajouté le Premier ministre grec, qui doit rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel vendredi à Berlin, puis le président français François Hollande samedi à Paris.
Il a fait savoir qu'il expliquerait aux dirigeants allemand et français la détermination de son gouvernement à "réussir" le plan de rigueur et les réformes. "
Un sursis de deux ans pour l’assainissement des comptes…
"Notre priorité est d'accélérer la reprise économique, de sortir de la récession", a affirmé Antonis Samaras.
"Je veux reconstruire le capital de crédibilité de mon pays, mettre en œuvre le programme (convenu avec l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international), respecter nos engagements, atteindre nos objectifs et sortir la Grèce de la crise", a souligné M. Samaras.
Selon la presse grecque, M. Samaras souhaite demander un sursis de deux ans, renvoyant à 2016 l'assainissement des comptes publics jusque là prévu pour 2014, afin de ne pas aggraver la récession.
Cette idée a été déjà rejetée par le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble qui a estimé jeudi qu'elle n'était "pas une solution".