Afghanistan: un terrible gâchis

Les talibans, ennemis intérieur du peuple Afghan, alliés naturels de l’organisation terroriste Al-Qaida, ont désormais pignon sur rue au Qatar. Ce pays offre ses services pour des pourparlers avec les Etats-Unis et des négociations avec le gouvernement de Hamid Karzai, supposées éviter une guerre civile après le départ des forces occidentales.

Tenus par ses engagements électoraux de retrait d’Afghanistan, Barak Obama cherche désormais le concours des talibans pour ne pas laisser champ libre à Al-Qaida. Ces derniers se sont vaguement engagés à «n'autoriser personne utiliser le territoire afghan pour menacer la sécurité des autres pays». Ils ne sont pas prêts pour autant à se déconnecter de l’organisation terroriste et encore moins à prendre langue avec Hamid Karzaï qu’ils jugent illégitime. Dans le même temps de ces tractations, la guerre se poursuit sans relâche sur le terrain.

Les USA adaptent sans surprise leur politique étrangère en fonction de leurs seuls intérêts et des pressions et rapports de forces internes. Peu leur importe en réalité le sort du peuple Afghan qui se prépare dans tous les cas à vivre un nouvel enfer, en étau entre les talibans et les forces gouvernementales désormais en charge de la sécurité dans le pays.

Les Afghans paient ainsi le lourd tribut d’une intervention étrangère qui a mis le pays à feu et à sang, multiplié les bavures décimant des centaines de civils, installé un gouvernement fantoche, fermé les yeux sur la corruption, composé avec les chefs de guerre qui ont la haute main sur le trafic de drogue. Le tout pour les besoins d’une chasse toujours inaboutie aux trousses d'Al-Qaida qui ne cesse de renaître de ses cendres.

Une véritable aide au développement de ce pays meurtri doté d’un pouvoir légitimé par les urnes, réellement représentatif, aurait dressé un solide barrage à la marrée noire intégriste. Les occidentaux ont fait l’inverse. Ils ont favorisé cette déferlante diabolique en menant une expédition guerrière et une occupation du territoire. Le peuple Afghan doit à présent puiser en son sein les forces qui pourront le remettre de ce terrible gâchis.