Les va-t-en-guerre au pied du mur
Par N.TPublié le
Contre vents et marées, malgré l'opposition annoncée de Barak Obama, littéralement couché devant les lobbies pro-israéliens pour les besoins de sa campagne électorale, les tergiversations sans fin des pays européens, les menaces de suppression des aides, l'hostilité insensée d'une fraction des intégristes du Hamas et la rage des colons et des va-t-en-guerre israéliens; malgré l'érection de ce vaste nouveau "mur de la honte"' Mahmoud Abbas a osé porter le défi de la demande d'admission de l'Etat Palestinien à l'ONU "dans ses frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est comme capitale".
Le discours du chef de l'Autorité palestinienne a déclenché un tonnerre d'applaudissements. Un vent de fierté s'est levé dans les territoires et dans les camps de réfugiés, où des femmes et des hommes bouclent la soixantaine dans le dénuement, avec pour seule richesse le formidable espoir de voir un jour la construction d'un Etat. L'histoire retiendra les larmes de ces mères palestiniennes devant ce moment historique, le sourire des enfants de Cisjordanie et de Gaza, les scènes de liesse dans les rues de Ramallah.
Bien sûr, nul ne se fait d'illusions quant aux changements dans la réalité du quotidien. Le discours de Mahmoud Abbas ne soulagera pas le calvaire des populations de Gaza piégées dans une prison à ciel ouvert, n'empêchera pas la poursuite de la colonisation en Cisjordanie, mais il n'en reste pas moins un nouveau jalon planté sur le chemin de la paix. Abbas a fait honneur à son peuple en portant magistralement le conflit sur la scène diplomatique, en prenant à témoin le reste du monde devant l'échec de négociations sans fin, régulièrement torpillées.
La communauté internationale ne peut plus ignorer la cause palestinienne ainsi défendue, sans contester la légitimité d'Israël. Quelles que soient les oppositions au sein du Conseil de sécurité, elles ne feront que retarder le résultat d'une démarche historique. De fait, les palestiniens ont d'ores et déjà gagné. Plus puissants que toutes les armes, les mots de Mahmoud Abbas ont ouvert une nouvelle voie de résistance pacifique. Les va-t-en-guerre sont désormais au pied du mur.