Le chargé de mission à la ville du Mans a été roué de coup à Bizerte, dans le nord de la Tunisie.. (DR)

L’élu socialiste agressé par des salafistes reçoit les excuses du gouvernement Tunisien

Jamel Gharbi, 62 ans, élu socialiste de la Sarthe, agressé en Tunisie à la mi-août par un groupe de salafistes, a confirmé samedi 25 août qu'il avait reçu les excuses du gouvernement tunisien et a précisé qu'il maintenait sa plainte.

«Touhami Abdouli, secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, a eu une longue conversation téléphonique avec Monsieur Jamel Gharbi, et lui a présenté au nom du gouvernement tunisien des excuses suite aux actes de violence qu'il a subis par certaines personnes appartenant à la mouvance salafiste», indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

«Le secrétaire d'Etat a réitéré la détermination du gouvernement à traiter ce fléau à travers les voies juridiques et à l'éradiquer de la société tunisienne connue pour son attachement à la tolérance», ajoute le texte.

Mi-août, ce conseiller régionale PS de la Sarthe, chargé de mission à la ville du Mans, a été roué de coup à Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Tombé à terre, ils m’auraient lynché…"

L'agression s'est déroulée an marge de la soirée de clôture d'un festival. Des militants intégristes, armés, selon des témoins, de sabre et de bâton, s'en sont pris à l'élu en raison des tenues d'été portées par sa femme et sa fille.

«J'ai vu qu'ils les regardaient (ndlr: son épouse et sa fille) d'une façon haineuse en raison de vêtements d'été qui n'avaient pourtant rien de provoquant», a raconté le conseiller régional, lui-même Tunisien d'origine, au quotidien La Maine Libre.

«Ils nous disaient qu'on était dans un pays islamiste et j'ai vite compris que ça allait dégénérer. J'ai crié à ma fille et ma femme de s'enfuir et les agresseurs se sont rués sur moi pour me frapper à coups de poings, de pieds et de bâtons. Si j'étais tombé à terre, je pense qu'ils m'auraient lynché», explique-t-il. Cinq autres personnes ont été blessées.

Pris en charge par l'Ambassade de France à Tunis, il a reçu des soins sur place, avant de rentrer en France.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a dénoncé jeudi un acte inacceptable. Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a également témoigné son soutien à l'élu socialiste.